Le court métrage marocain réussit, depuis ces deux dernières décennies, à se faire mieux connaître du public. Le nombre de ce type de films connaît une nette augmentation grâce à la création en 1980 du Fonds de soutien à l'industrie cinématographique marocaine. De nouvelles mesures ont été prises des années après. Il s'agit, entre autres, du remplacement de cet organisme par le «Fonds d'aide» ensuite par celui d'avances sur recettes, et ce pour encourager toutes les catégories de films dont ceux ne dépassant pas une trentaine de minutes. «Le Maroc produit actuellement en moyenne entre soixante et soixante-dix courts métrages», explique Tariq Khalami, chef de la division de la promotion et de la coopération au Centre cinématographique marocain (CCM). A l'instar des autres catégories de films, la production de courts métrages marocains souffre d'un manque de financement. Et l'aide à l'industrie cinématographique permet, certes, d'après les professionnels, la promotion de la production de films, mais son obtention n'est pas toujours une chose facile. «Le candidat doit avoir travaillé un certain nombre d'années dans le cinéma, comme par exemple cinéaste ou assistant de réalisation, lui permettant ainsi d'acquérir une expérience dans le domaine», précise le cinéaste Mohamed Mouftakir. Selon certains professionnels, ce problème du manque de financement est général. «Il touche presque toutes les productions cinématographiques dans le monde. Le CCM assure, de ce fait, le financement de dix à quinze courts métrages par an», précise M. Khalami, faisant remarquer que «le financement d'un court métrage varie entre 200 à 300 mille DH». Outre le CCM, d'autres sociétés nationales, telles que la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et la chaîne 2M, encouragent l'industrie cinématographique marocaine en leur accordant une aide financière. Parmi les films ayant bénéficié, cette année, du soutien de la SNRT figure le court métrage «Les enfants du soleil» de son réalisateur Allal El Alaoui. Ce dernier a débuté sa carrière cinématographique par la réalisation d'un long documentaire dont la sortie est retardée à cause des problèmes financiers. Ce réalisateur poursuit que les sociétés privées ne sont pas attirées par la production cinématographique marocaine. «Le nombre de producteurs est très minime au Maroc. Le cinéma marocain ne s'est pas assez développé et il n'est pas considéré encore juteux pour inciter les sociétés privées à produire tous les types de films, y compris les courts métrages. Les entrepreneurs s'intéressent en général à des activités commerciales jugées très rentables», dit-il.