C'est indiscutable ! Depuis leur arrivée sur notre marché, les Alfa Romeo MiTo et Giulietta ont incontestablement animé leurs segments respectifs, soit celui des citadines chics et celui des compactes premium. Les chiffres de 2011 sont là pour nous le prouver. D'une part, près d'une vingtaine de MiTo livrées depuis le début de l'année, soit environ un tiers des ventes de cette catégorie. De l'autre, plus d'une centaine de Giulietta vendues et une part de marché d'un peu plus de 25%, dans une catégorie où l'italienne a pris le leadership. C'est dans ce contexte de double réussite que débarquent les deux versions encanaillées de ces Alfa. Des sportives qui arborent fièrement le fameux trèfle vert à quatre feuilles qui, jadis, avait fait la gloire de la marque en compétition. Un look «soft tuning» Si l'on camoufle cet emblème vert, seul un œil averti parviendrait à distinguer une Alfa dite Quadrifoglio Verde (QV). Un constat qui se vérifie plus sur la MiTo tellement celle-ci ne fait appel qu'à un subtil kit extérieur, incluant notamment des jantes spécifiques de 18 pouces (en titane), des vitres surteintées, l'habillage en alu brossé sur les coques des rétroviseurs ainsi que sur l'entourage des blocs de phares et de feux, des étriers de feins rouge (signés Brembo), un becquet de toit, ainsi qu'un bas de bouclier arrière noirci (en guise d'extracteur factice), traversé par une double sortie d'échappement. En revanche, la Giulietta QV, elle, recourt à un accastillage un cran plus démonstratif. Là encore, on remarque des coques de rétroviseurs en métal satiné, des bas de caisse prononcés, le vitrage assombri ou encore un spoiler arrière. Mais encore ? Les deux sorties d'échappement sont repoussées sur les extrémités du bas de bouclier, tandis qu'à l'avant, les projecteurs reçoivent un fond noir qui fait ressortir la bande de diodes, exprimant un regard perçant. Enfin, des jantes en titane chaussant également des pneus de 18'' et laissant apparaître les étriers rouges des freins Brembo, parachèvent la tunique sportive de la Giulietta QV. Des cocons distinctifs À bord, cette touche sportive est tout aussi présente. La MiTo QV pouvait se contenter de son volant sport avec surpiqûres, de sa finition noire sur la planche de bord et de ses pédaliers ajourés en aluminium… mais c'était sans compter sur la fibre sportive des responsables marocains d'Alfa, qui ont ajouté sur cette version de superbes sièges baquets en provenance d'un spécialiste en la matière : Sabelt. Par ailleurs, un toit panoramique ouvrant et un écran prédisposé à recevoir un système de navigation, font partie des autres particularités intérieures de la MiTo QV. La Giulietta Quadrifoglio Verde n'est pas en reste. Sa belle planche de bord en mouvement et au style très actuel reçoit un habillage en métal bruni du plus bel effet, des pédaliers en aluminium, une surpiqûre rouge sur la sellerie et le gainage en cuir du volant, ainsi qu'un écran escamotable dans la planche de bord et servant, entre autres, à la navigation. Question équipement, ces deux modèles reprennent à leur compte les dotations les plus huppées de leurs gammes respectives (Distinctive Pack) et y ajoute quelques options (phares bi-xénon, suspension sportive…). 170 et 235 chevaux Pour fêter le lancement national de ce duo de choc, la filiale marocaine du groupe automobile italien a convié quelques journalistes spécialisés à Marrakech et plus précisément, là où elle tienne ses sessions de pilotage Alfa Masterdrive, c'est-à-dire le paddock du Marrakech Grand Prix. L'occasion de laisser ces deux sportives «grand public» se dégourdir les trains roulants et surtout, frotter de la gomme sur les quelques courbes de ce mini parcours. Après quatre tours de piste sur chacune des deux versions, nous avons pu nous en faire une idée bien précise. Concernant la MiTo QV, disons sans jeu de mots déplacé : trèfle de plaisanterie ! Malgré toute la bonne volonté de son 1.4 litre MultiAir et ses 170 chevaux, cette MiTo ne s'est pas révélée un foudre de guerre. Y compris lorsqu'on règle la commande du DNA sur le mode D (pour Dynamic), lequel modifie plusieurs paramètres dont le couple moteur, qui grimpe de 230 à 250 Nm. Mais à coup sûr, la plus sportive des MiTo reste une belle (surtout au sens propre du terme) alternative pour snober ses deux rivales directes que sont la Mini Cooper S (184 ch) ou l'Audi A1 1.4 TFSi (185 ch). Ne serait-ce que parce qu'elle affiche un prix plus compétitif, soit 285.000 DH (TTC). Bien plus convaincant et même enivrant, le 1.8 l turbo de la Giulietta QV nous a gratifié d'une belle expérience de conduite. Cette fois, pas de décalage entre la fiche technique et la réalité. Profitant d'un joli pedigree technique (235 ch de puissance, 340 Nm de couple, injection directe d'essence double variateur de phase continu…) et d'une foultitude d'aides à la conduite, la Giulietta QV a tenu ses promesses. Une disponibilité à bas régime (dès 1.900 tr/min), de fortes montées dans le compte-tours (jusqu'à 6.000 tr/min) et un comportement enjoué par le fait que l'ESP (non déconnectable) intervient avec un certain décalage lorsqu'on est en mode D… Voilà en gros ce que nous avons retenu de cette Alfa qui peut atteindre 242 km/h au compteur et se contenter de 7,6 litres de sans plomb aux 100 km (cycle mixte). Et avec un prix de 380.000 DH, la Giulietta QV devrait largement remplir sa mission : soit contribuer à la croissance des ventes de la marque. Sur un objectif de 400 nouvelles Alfa à écouler au Maroc, 20% (soit 80 unités) doivent être frappées du logo Quadrifoglio Verde, dont une majorité de Giulietta. Au final et après de belles montées d'adrénaline et quelques dérapages contrôlés, on transpire de l'Alfa avec le même bonheur des Alfistes de la première heure. C'est à cela que renvoie réellement le trèfle vert à quatre feuilles. Plus qu'un mythe, une flamme remarquablement ravivée.