Née en pleine «dolce vita», la Giulietta première du nom avait marqué son époque. 60 ans plus tard, sa descendante perpétue l'image et l'ADN du «Cuore Sportivo», Alfa Romeo. Le 19 avril 1954, le Salon de Turin s'ouvrait en révélant au grand public une belle créature sur le stand Alfa Romeo : la Giulietta Sprint. En refermant ses portes, l'exhibition turinoise s'est soldée avec la prise de 700 commandes pour le petit coupé sport de la marque au trèfle. C'est dire comment l'une des plus belles sagas d'Alfa Romeo a démarré sur les chapeaux de roues. Représentant tout le savoir-faire de la marque et capitalisant sur ses succès en compétition, la Giulietta Sprint misait plus sur son style épuré et moderne, avec son long capot et son cockpit à 2 places. Sous le capot, le 1.3 de 80 ch suffisait à l'emmener à 165 km/h. Quelques mois après, arrivait la version berline, ciblant une clientèle un peu plus familiale et classique. L'année suivante, cette belle italienne tombe le haut, faisant le grand bonheur de toute une génération de passionnés et de stars hollywoodiennes, à l'image de Rita Hayworth, «Alfiste» de la première heure. Les années qui suivirent furent celles de la diversification et de la sportivité avec des versions comme la SS (1958), puis la SZ pour Sprint Zagato (1960), capables de monter à respectivement 200 et 215 km/h. En 1962, Alfa remplace la Giulietta par la Giulia forte d'un regard plus carré à l'image de son profil, non moins aérodynamique pour autant. Là encore, mécanique, esthétique et succès sont au rendez-vous. En tout juste une décennie, les Alfa Giulietta et Giulia ont totalisé plus de 181.000 unités vendues, dont 35.808 portant le nom de Sprint. 60 ans après la Giulietta Sprint, l'actuelle Giulietta conserve l'ADN et le charisme de sa devancière (photo). Pour fêter cet anniversaire, Alfa Romeo a présenté au dernier salon de Genève une version remaniée de la sportive Giulietta Quadrifoglio Verde avec, sous son capot, le tonitruant 4 cylindres de 240 ch (et 380 Nm) de la 4C. Cette dernière, est aujourd'hui à considérer, à juste titre, comme la gardienne du temple ou plutôt de tout un héritage laissé par la Giulietta Sprint.