De l'aveu même de certains responsables de Peugeot, la 407 n'avait pas les qualités de fiabilité et de durabilité d'une rivale estampillée d'un logo germanique. Voilà pourquoi la marque au lion a pris son temps et mis tout son talent pour développer une digne remplaçante à ses grandes berlines (407 et 607), allant jusqu'à entreprendre études et prospections de l'autre côté du Rhin. Quelques années plus tard, la 508 est fin prête à la commercialisation. Après la France en février, suivie des autres pays européens, puis une brève apparition en avant-première au Salon d'Alger, le mois dernier, la grande berline de Peugeot débarque pour la première fois sur un marché africain dans les showroms du réseau de Sopriam-Peugeot. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'importateur de la marque a compris autant qu'elle toute l'importance et l'enjeu de ce lancement. «Avec la 508, nous avons d'abord un objectif de perception (NDLR : qualitative) de la part des clients», dixit Loïc Morin, P-dg de Sopriam. D'emblée, le souci du détail Cela commence au premier abord du véhicule. La 508 n'a absolument plus rien à voir avec les berlines qu'elle remplace ! Non seulement la rupture stylistique est totale, mais il y a aussi le fait qu'aucune référence –allemande ou autre– n'a été prise pour source d'inspiration. Il est vrai que la nouvelle grande berline du lion conserve une grande bouche béante en guise de calandre… mais celle-ci est autrement dessinée, en affichant discrètement l'inscription Peugeot sur un léger affaissement central, comme prolongement des deux nervures qui sculptent le long capot. Autre sculpture, plus subtile celle-ci, c'est cette longue ligne qui «meuble» ou «casse» les longues portes, elles-mêmes marquées par une ceinture de caisse en épaulement assez prononcé. Un joli travail de designers qui se prolonge jusqu'à l'arrière, avec des blocs de feux qui marquent, à leur tour, une évolution des codes esthétiques de la marque. Leurs bandes de diodes rouges renvoient à trois griffes félines, offrant une belle signature lumineuse nocturne, tandis qu'un jonc horizontal chromé assoit visuellement la poupe de la voiture. Statutaire, la 508 l'est sous tous les angles, y compris de profil où l'on note un porte-à-faux avant moins proéminent. Cette fois, il n'est plus question de cette quotidienne incommodité à laquelle avaient droit les propriétaires de la 407, qui frottaient le bas de leur pare-choc à chaque fois qu'ils entraient ou sortaient d'un garage sous-terrain… Une construction intelligente Bien au-delà des lignes, la 508 est d'abord un travail d'ingénieurs. Des centaines d'heures de développement en soufflerie, avec au sortir (du tunnel), l'un des meilleurs rendements aérodynamiques du segment, soit un Cx de 0,26. Le confort sonore et vibratoire a également été amélioré, comme en atteste l'adoption d'un pare-brise accoustique à même de filtrer les bruits extérieurs. À cela, s'ajoute une construction allégée, en recourant à l'aluminium pour certains éléments comme le capot. Résultat, l'auto pèse de 25 à 40 kg de moins par rapport à la 407, alors qu'elle en est plus volumineuse et plus longue, d'environ 10 cm. Plus précisément, l'auto s'étend sur 4,79 m, dont 2,81 m vont à l'empattement, gage d'une meilleure habitabilité. Cela, tandis que le volume du coffre a sensiblement progressé atteignant désormais 515 dm3, soit 108 de plus que celui d'une 407. Sans aucun doute, la 508 séduira aussi bien les managers au quotidien, que les pères de famille, la veille des départs en vacances. Un intérieur de (grande) qualité Lors de la présentation statique de la 508, soit notre premier contact avec cette berline, il est clairement apparu que son intérieur a le sens de l'hospitalité. Les propriétaires de la 407 jugeront d'eux-mêmes… Outre une banquette spacieuse pour leurs jambes, les passagers arrière ont également droit à quelques gentilles «attentions» de confort comme une climatisation réglable (dès le troisième niveau). Mais c'est surtout par son poste de conduite que la 508 marque le pas par rapport à sa devancière et à même à ses rivales. À commencer par des matériaux de grande qualité, à l'image de ce plastique (ou «slush» comme on dit dans le jargon) qui recouvre la planche de bord. Sur les versions les plus chics, la sellerie s'habille de cuir et les sièges avant intègrent un «nez de coussin», soit une assise extensible en longueur, ce qui n'est pas de trop pour les grands gabarits. La 508 fait aussi la part belle aux sophistications de confort et de sécurité, dont un système d'affichage tête-haute (sur le pare-brise) et une aide au stationnement avec mesure de la place disponible. Cela, en plus de quelques gadgets désormais bien connus comme, les sièges avant chauffant, l'accès et le démarrage sans clé, le capteur de pluie, le détecteur de crevaison ou encore, les phares bi-xénon directionnels. Du reste, le véritable point fort de la 508 réside dans ses configurations d'équipement. Quatre finitions figurent au catalogue, à savoir Access, Active, Allure et GT. Et justement, l'importateur marocain a évité de faire du niveau de base, un ticket d'entrée dépouillé. Ainsi, sur une 508 Access (essence ou diesel), on trouve notamment la climatisation automatique bizone, le régulateur-limiteur de vitesse, l'autoradio CD-MP3 (avec commandes aux volant et prises AUX-USB), le kit Bluetooth pour téléphone, les phares antibrouillard… en plus d'un arsenal sécuritaire conséquent, incluant six airbags, l'ABS avec répartiteur et même le contrôle dynamique de stabilité ESP. Essence : 1/Diesel : 4 Mécaniquement, l'importateur de Peugeot a visiblement bien pris compte de la nomenclature de notre marché, diéselisé à plus des deux tiers. C'est ce qui explique qu'une seule motorisation essence loge sous le capot de la 508 importée, en l'occurrence le 1.6 THP (pour turbo à haute pression). Pour ceux qui ne le connaissent pas ou qui le sous-estimeraient, ce moteur a non seulement été développé en partenariat avec BMW, mais il propose un rendement plutôt intéressant, puisqu'il développe 156 chevaux (et un couple de 240 Nm), pour une consommation mixte de 6,4 l/100 km et surtout une vignette fiscale de 9 CV ! Côté diesel, quatre blocs HDI sont au programme : le 1.6 litre de 110 ch, le 2.0 l de 140 et 163 ch, ainsi que le nouveau 2.2 l de 204 ch. À noter qu'à l'exception de la version HDI 110, toute la gamme profite d'une transmission manuelle ou automatique à 6 vitesses. Dernier atout de la 508, ses prix ! Non seulement ils démarrent sous la barre des 270.000 DH, mais évoluent de façon très compétitive selon les différentes versions et finitions.