Chaque année, les pays du globe produisent des millions de tonnes de déchets. Ménagers ou industriels, une grande quantité de ces déchets sont envoyés vers la nature. Ce qui constitue un danger imminent pour la planète. Sacs de plastique, bouteilles d'eau, cartons d'emballages, cannettes, etc., les objets sont divers. Et les verts ne cessent de sonner le glas quant à la gravité de la situation. En effet, si plusieurs pays, de par le globe, sont conscients de ce grand danger et ont engagé de grandes procédures et moyens pour la valorisation de leurs déchets, d'autres pays sont encore à la traîne. Le Maroc, à l'instar des autres pays du monde, se retrouve frappé de plein fouet par la question environnementale. Ainsi, le projet de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable (CNEDD) a instauré une nouvelle base politique environnementale au royaume. Or, plusieurs efforts doivent encore être consentis dans ce cadre, à commencer par le tri et le recyclage des déchets. Un geste simple et salutaire au quotidien. Au fait, la culture des tris et du recyclage reste encore dans sa phase embryonnaire au Maroc. Par ailleurs, plusieurs initiatives ont aujourd'hui donné le modèle d'un engagement salutaire dans la question environnementale. Mais où vont nos déchets ? Et comment peut–on leur donner une nouvelle valeur marchande ? La valorisation des déchets s'effectue de divers procédés. Elle permet non seulement de contribuer à l'économie des matières premières mais aussi de participer de façon directe au respect et à la sauvegarde de l'environnement. A cet égard, les programmes Eco–synergie et Progres constituent un projet-phare au Maroc. En effet, le projet qui ambitionnait de mettre en place une filière complète de recyclage, allant de la production à la valorisation, a aujourd'hui réussi le pari en instaurant un service adapté à l'ensemble des opérateurs industriels de tous les secteurs aussi bien agricole, maritime que touristique. Signalons que ce service constitue une première au niveau du Royaume. «Notre objectif est de soutenir les industriels dans la pratique du tri sélectif en les dotant des méthodes et des formations, ainsi que la logistique nécessaire notamment en mettant à leur disposition les bacs de tri. Outre ce service, nous assurons une traçabilité environnementale à leurs consommables valorisables. Cette activité est en somme salutaire pour l'environnement, créatrice d'emploi. De même, elle permet aux industriels l'accès aux certifications et labellisations», souligne Thierry Cahuzac, l'un des responsables du programme Progres. Signalons qu'aujourd'hui, la collecte s'effectue sur l'ensemble du territoire marocain. Il est à noter que les partenaires de ce programme sont au nombre de quatre et sont référencés comme opérateurs reconnus et détenteurs des autorisations nécessaires pour le traitement des produits recyclables. Les quatre sociétés partenaires de ce programme (SEVAM, CMCP, Replay Plast et Aquau Flore Protect) sont leaders dans le domaine de la transformation du verre, carton et papier, la transformation des plastiques et le traitement des hydrocarbures. Parallèlement, l'expérience de «Action progres» demeure exemplaire dans le secteur touristique au niveau de la région du Souss-Massa-Drâa. D'ailleurs, les opérateurs hôteliers se sont joints à cette action. «L'opération a débuté par la signature d'une charte avec les professionnels du secteur hôtelier. Des formations ont été dispensées aux adhérents pour les initier au tri, de même on les a équipés des bacs nécessaires. Nous connaissons aujourd'hui un grand engagement des opérateurs dans le secteur», souligne M. Cahuzak. Notons que la collecte des déchets et leur acheminement vers les centres de regroupement se fait gratuitement par «Action Progres» notamment pour différents restaurants adhérents à ce programme. Soulignons que l'adhésion à cette opération se fait par le biais de la signature d'une charte environnementale liant l'opérateur adhérent à ce programme de respect de l'environnement et le «Gie Action Progres» qui se charge de la mise en place des procédures et formations appliquées, des outils du tri sélectif, de la collecte et de la traçabilité environnementale. La deuxième étape de ce processus porte sur le triage complémentaire et la qualification par la nature des produits collectés au sein des centres de regroupement de «Progres». Le produit valorisable est ainsi orienté dans une troisième étape vers le partenaire recycleur concerné et appartenant au Gir Progres. Quant à la remise officielle du produit trié au recycleur est officialisée à travers un Bordereau de suivi des déchets industriels (BSDI). La dernière étape de ce processus incombe au recycleur membre du GIE qui s'engage à opérer un recyclage «matière» sur les déchets réceptionnés. Un autre concept phare est aujourd'hui en train de se généraliser au niveau de la région d'Agadir par l'initiative de « Action Progres». L'expérience phare de la mise en place d'une maison verte au niveau d'un village dans la région d'Agadir est aujourd'hui en train de prendre de l'ampleur. En effet, d'autres douars et villages de la région d'Agadir auront bientôt leurs maisons vertes. «Nous sommes actuellement en train de travailler sur la création de maisons vertes au niveau de différentes douars de la ville d'Agadir. Nous tentons de généraliser cette expérience après le succès de la première», souligne Thierry Cahuzac.