C'est fou ce que la gamme Audi s'est diversifiée en tout juste quelques années ! Fini le temps où l'on ne trouvait dans les showrooms des quatre anneaux que les A3, A4, A6, A8, TT et Allroad, en plus des déclinaisons break (Avant), cabriolets ou sportives (S et RS). Aujourd'hui, c'est une offre luxuriante qui existe et qu'il est plus facile de caser sur un catalogue que dans une représentation commerciale. L'objectif du constructeur est clair : proposer des modèles qui correspondent à tous les besoins et tous les budgets afin de vendre plus. Et justement, parce que la recette A5 Sportback marche plutôt bien, Audi a décidé de réitérer l'expérience, mais en surdosant les principaux ingrédients. Voilà comment est née l'A7 Sportback, une grande berline (4,97 mètres), taillée comme un coupé et destinée à séduire le même profil de clientèle que l'A5 (à cinq ouvrants), mais en ciblant ceux qui sont un cran plus «seniors». Du coup, pas besoin d'aller imaginer quelque chose de révolutionnaire en terme de style. Pour autant, les designers ne se sont pas contentés du minimum syndical. L'A7 Sportback affiche ainsi sa propre face avant, avec un regard autrement plus agressif que celui de l'A5 Sportback. Les blocs de projecteurs y sont pour beaucoup, par leur forme comme par le fond qui abrite une bande serpentée de diodes. Autre trait distinctif (avec sa petite sœur), l'A7 Sportback paraît, lorsqu'on la contemple frontalement, plus statutaire et mieux assise sur la route. Normal, puisqu'elle repose sur la nouvelle plate-forme à voies larges de la nouvelle A6, alors que l'A5 emprunte son châssis à l'A4. L'arrière du véhicule arbore un dessin, là encore, différent de l'A5 Sportback et évoque, lorsqu'il est vu de profil, celui de certains petits coupés des années 70, tellement le hayon et sa lunette sont fortement inclinés. L'appellation «Sportback» est donc loin d'être usurpée. Cela, d'autant plus que cette poupe, qui abrite un gigantesque coffre (535 litres), intègre à son extrémité un aileron escamotable qui se déploie automatiquement à partir d'une certaine vitesse (120 km/h). Mais avant d'évoquer le chapitre mécanique, c'est l'habitacle qui mérite que l'on s'y attarde. À l'exception des habitués de la marque, le traitement intérieur a de quoi surprendre. D'abord, par son poste de conduite aux allures de cockpit, tellement il regorge de sophistications. Ensuite, du fait de sa présentation et ses habillages, mêlant cuir, inserts en alu anodisé et boiseries précieuses. Malgré ses généreuses proportions, cette allemande est homologuée pour quatre passagers, puisqu'elle reçoit une banquette dessinée pour deux personnes. Et comme pour toutes les Audi, le doute n'est pas permis pour ce qui est de la qualité des matériaux et de leur finition. C'est cossu, raffiné et bien ajusté. Un raffinement qui n'a d'égal (chez Audi) que celui d'une A8 à laquelle l'A7 Sportback a emprunté quelques sophistications comme le système d'affichage tête-haute ou encore, l'interface MMI couplée à un track-pad qui se commande d'un doigt. Deux jolies trouvailles qui contribuent au bien-être –ergonomique– du conducteur, mais qu'il faudra aller piocher sur le catalogue des options. Et puisqu'on parle d'équipement, signalons que l'importateur marocain d'Audi (la Centrale Automobile Chérifienne) propose ce modèle en deux finitions : Avus et Prestige. La première va bien au-delà de l'ordinaire avec, entre autres, la sellerie en cuir (Milano), le climatiseur automatique bizone, les phares directionnels au xénon, l'ordinateur de bord couplé à l'interface MMI et au système audio, le régulateur de vitesse, le radar de stationnement (avant/arrière) ou encore, l'ouverture du hayon motorisée. Le tout, sans compter un arsenal sécuritaire plus que complet, intégrant 8 airbags, l'ABS avec répartiteur (EBV) et amplificateur (BAS), ainsi que l'antipatinage (ASR) et le correcteur de trajectoire (ESP). Un peu plus garnie, la dotation la plus chic ajoute notamment des sièges en cuir supérieur (Valcona) avec réglages électriques mémorisables, un système d'accès et de démarrage sans clé, des jantes alu de 20 pouces (19'' sur l'Avus), un rideau pare-soleil électrique sur la lunette arrière, une aide au stationnement avec caméra de recul et des palettes au volant. Mécaniquement, l'A7 Sportabck importée se limite à deux moteurs V6 de même cylindrée. Il s'agit du 3.0 litres essence TFSI de 300 chevaux (440 Nm) et du diesel 3.0 l TDI de 245 ch (500 Nm), tous deux couplés à une boîte automatique à 7 rapports (S-Tronic) et distillant leur puissance aux quatre roues via la transmission intégrale quattro. De quoi gratifier cette grande Audi de belles prestations dynamiques et d'une certaine agilité, sachant qu'elle affiche un poids d'environ 1,8 tonne et ce, grâce à l'usage de l'aluminium au niveau de sa structure. Voilà en gros ce qui distingue cette Audi qui se met en ligne de mire de la Mercedes CLS, pionnière du genre. C'est ce qui explique que ses prix ont été presque calqués sur sa rivale étoilée. Cela n'empêchera pas un joli match en perspective.