Renault et Nissan font partie des sociétés qui ont soumis leur candidature au rachat de SsangYong Motor, constructeur sud-coréen de véhicules tout-terrain en difficulté, a dit la semaine dernière à Reuters une source proche du dossier. L'indien Mahindra a confirmé être également intéressé. SsangYong, le plus petit des constructeurs sud-coréens, a annoncé avoir reçu des lettres d'intention de la part de sept sociétés, sans les nommer. La date butoir pour la présentation des offres préliminaires était fixée à ce vendredi. La presse sud-coréenne valorise la transaction entre 300 millions et 500 millions de dollars (242 à 403 millions d'euros). Le constructeur sud-coréen est sous administration judiciaire depuis le début de 2009 et il a été mis en vente au cours du mois. Un tribunal de Séoul est prêt à recevoir les offres d'ici le 20 juillet afin de faire son choix sur le repreneur en août. Une source du secteur au Japon ayant connaissance de la situation a indiqué à Reuters que, du côté de Renault, l'intérêt pour une telle opération viendrait davantage de Nissan, dont le constructeur français détient 43%, que de Renault Samsung, sa filiale sud-coréenne. D'ailleurs, selon la presse sud-coréenne, qui cite un représentant de Renault Samsung, l'Alliance Renault-Nissan pourrait être davantage intéressée par cette opération. Un partenariat entre SsangYong et Renault Samsung pourrait toutefois permettre aux deux constructeurs sud-coréens de réduire leur retard en Corée du Sud sur Hyundai et Kia qui contrôlent 80% du marché automobile dans le pays. Nissan et SsangYong se sont refusés à tout commentaire, alors qu'une porte-parole de Renault a déclaré : «Pour des raisons juridiques, nous ne pouvons faire aucun commentaire». D'autres sources ont déclaré que le groupe indien Mahindra était également intéressé par SsangYong et qu'un autre indien, Ruia Group, avait également déposé une lettre d'intention. «Nous avons exprimé notre intérêt pour SsangYong. Si nous faisons partie des entreprises retenues, nous accomplirons alors toutes les formalités nécessaires», a confirmé à la presse Pawan Goenka, président de la division automobile de Mahindra, qui est le numéro un des véhicules utilitaires en Inde. «Nous devons étudier la viabilité économique de l'entreprise et envisager la manière dont elle pourrait s'intégrer à notre stratégie avant de faire une offre», a-t-il ajouté. Prié de donner une estimation du montant de l'opération, Pawan Goenka a répondu que le constructeur indien avait seulement exprimé son intention de faire une offre pour SsangYong. «Ce n'est pas parce que nous avons exprimé un intérêt que nous présenterons finalement une offre», a-t-il précisé.