Jusqu'ici privé de diesel, l'importateur de Mazda (Jama Auto) ne l'est plus et pour plus d'un modèle dans sa gamme. Celle-ci s'est enrichie le mois dernier de l'arrivée du CX-7, un SUV s'intercalant entre la familiale 6 et le grand crossover CX-9. Mais par rapport à ce dernier, le CX-7 est strictement à considérer comme un petit frère, plutôt qu'un rival interne, menaçant d'une hypothétique cannibalisation. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. Beau, grand, mais pas mastoc D'abord, parce que ce nouveau venu affiche des dimensions moins conséquentes que le CX-9. Ce dernier dépasse les 5 mètres de long (soit la carrure d'une BMW Série 7), quand le CX-7 atteint tout juste 4,70 m, pour une hauteur contenue sous la barre des 1,65 m. Clairement, ce véhicule s'inscrit dans la veine des crossover, sorte de croisement entre une berline, un monospace et un 4×4. En revanche, question design, les deux modèles affichent une filiation patente et une appartenance commune au langage stylistique de la marque (Zoom-zoom). On précisera au passage que le CX-7, lancé dans le monde en 2007, a subi un léger lifting il y a quelques mois. Une mise à jour qui a porté principalement sur la face avant laquelle évolue par l'adoption d'une calandre redessinée et quelques touches de chrome bienvenues. Pour le reste, ce véhicule conserve tous les atours de sa ligne sculpturale et notamment des passages de roue musculeux, un pare-brise fortement incliné (à 66°) et surtout, ce joli décroché de la ceinture de caisse au niveau des vitres arrière de custode. La partie arrière, elle, se veut un tantinet trapue et caractérisée par des blocs de feux d'apparence très sophistiquée. L'ensemble est monté sur de belles roues, chaussées de pneus de 18 ou 19 pouces, selon la finition. Cinq, ça suffit ! Deuxième aspect du raisonnement selon lequel le CX-7 ne devrait pas «cannibaliser» le CX-9, son habitacle affiche lui aussi des proportions plus modestes. Tout en offrant un vaste coffre (455 dm3) et de généreuses cotes d'habitabilité, le CX-7 a été conçu pour transporter cinq personnes et non pas sept comme peut le faire son grand frère. Mais comme ce dernier, ainsi que le monospace 5, le CX-7 est doté d'une banquette arrière fractionnable (60/40) par simple pression sur le levier du système «Karakuri». La présentation intérieure est très actuelle, assez flatteuse et même sportive. En témoignent le poste de conduite et ses trois compteurs en puits, ainsi que l'agencement de la console centrale. Comme sur toutes les Mazda, l'ensemble s'illumine du plus bel effet en conduite nocturne. Question équipement, trois niveaux de finition figurent au catalogue : Elegance, Avant-garde et Prestige. En intégrant d'emblée la clim auto bizone, l'autoradio CD-MP3 (avec prise Aux), des miroirs de courtoisie éclairés, les 4 lève-vitres électriques, l'accoudoir central avant et arrière, des jantes alu de 18'', ainsi que l'ABS (avec EBD et EBA), le DSC (contrôle de stabilité) 8 et airbags…, la première offre bien plus qu'une habituelle dotation de base. Un «ordinaire» auquel la finition intermédiaire rajoute notamment le régulateur de vitesse, le kit Bluetooth pour téléphone, une alarme antivol volumétrique, un volant multifonctions, les sièges avant chauffants, ainsi que quelques sophistications pratiques comme l'allumage auto des feux, le capteur de pluie, le détecteur de crevaison et la caméra de recul. Carrément embourgeoisée, la dotation Prestige mérite bien son nom puisque son intérieur s'ouvre par un système d'accès (et de démarrage) sans clé, s'habille de cuir, reçoit des sièges avant à réglages électriques et offre une sono audio de grande qualité (Bose à 9 HP). Le tout dans une carrosserie coiffée d'un toit ouvrant, reposant sur des roues de 19'' et éclairant son chemin par des phares au xénon. À n'en pas douter, le CX-7 a pleinement vocation pour les voyages en famille. MZR-CD, la nouvelle donne Surtout, lorsqu'on voit ce qu'il loge sous le capot. Et justement, mécaniquement, tout sépare le CX-7 du CX-9. Car si ce dernier ne jure que par une grosse cylindrée essence (V6 3,7 litres), le CX-7, lui, a désormais droit au diesel. Il s'agit en l'occurrence, du même 2,2 litres MZR-CD qui anime la Mazda6, mais dans une configuration de puissance bien précise de 173 ch. Un moteur associé à une boîte manuelle à 6 vitesses et transférant ses 400 Nm de couple aux 4 roues, via une transmission intégrale à répartition active du couple. Mais surtout, ce turbodiesel à rampe commune est doté de tout ce qui se fait de mieux en la matière avec, en plus d'un turbocompresseur à géométrie variable et d'un échangeur de température d'air, un nouveau système de réduction catalytique sélective (SCR). Un dispositif qui utilise un additif aqueux (l'AdBlue) afin de convertir les dioxydes en azote inoffensif et en oxygène. Le CX-7 en ressort avec un bilan écologique optimal, lequel s'ajoute à sa consommation modérée et annoncée à 7,5 l/100 km en cycle mixte. Il est clair qu'avec un tel diesel, le constructeur d'Hiroshima tente de montrer tous ses talents de motoriste, non sans insister sur la fiabilité de ses engins. Vient enfin la question des tarifs, lesquels démarrent à 399.000 DH et inscrivent le CX-7 dans la tranche supérieure de ce sous-segment de véhicules. Cela ne nous empêche pas de dire qu'il constitue une offre assez intéressante, conciliant suffisamment entre le rationnel et l'émotionnel.