Victime de son succès en Europe, le Kuga n'est systématiquement disponible qu'en petites quantités auprès du réseau Scama (groupe Auto Hall), l'importateur marocain de Ford. C'est ce qui explique qu'il ne s'est vendu qu'à un peu plus de 120 unités depuis son introduction sur le marché, vers la fin novembre 2009. Pourtant, c'est déjà un bon volume pour un véhicule faisant partie des 4×4 et SUV. Et justement, le Kuga appartient plus à la famille des «crossover», c'est-à-dire des véhicules à mi-chemin entre un tout-terrain, un monospace et un break surélevé. D'où, aussi, le fait qu'il soit proposé en versions 4×4 et 4×2. Un choix en passe de se généraliser dans cette sous-catégorie. Et pour cause, l'écrasante majorité des clients de ce segment quitte très rarement les routes goudronnées. Voilà donc pour cette mise en bouche, qui explique pourquoi c'est en 2 roues motrices que notre choix s'est porté pour prendre le Kuga à l'essai. Concernant la plastique du véhicule, rien à dire ni à redire : le Kuga est sans aucun doute l'un des plus beaux de sa catégorie. En tout cas, son look est à la fois agressif et nettement plus original que celui de ses rivaux. Certains le trouveront sophistiqué par son regard. D'autres préfèreront son profil dynamique et ses flancs musclés. Puis sa poupe ne manque pas non plus de style, avec des feux joliment profilés vers les ailes et un pseudo extracteur d'air, intégrant deux sorties d'échappement. Mais les qualités de ce véhicule ne se limitent pas à sa ligne extérieure. En effet et à bord du Kuga, la présentation est encore plus plaisante, contemporaine et même assez haut de gamme. En témoignent d'abord les habillages, avec un garnissage partiel en cuir pour la sellerie et des placages argentés sur la planche de bord et les panneaux de portes. Les assemblages sont rigoureux et les matériaux de bonne qualité. Si bien que l'habitacle a été certifié «antiallergénique» par l'organisme allemand TÜV. Les espaces de rangement ne manquent pas, au même titre que la capacité du coffre qui affiche 360 litres, soit un volume correct pour un SUV qui ne dépasse pas les 4,45 mètres en longueur. On apprécie aussi les équipements de cette finition intermédiaire («Titanium 4×2») qui, outre un arsenal sécuritaire conséquent (ABS avec répartiteur et amplificateur de freinage, ESP, 6 airbags), offre notamment la clim' auto bizone, le régulateur de vitesse, un système Bluetooth avec commande vocale, l'autoradio CD-MP3 avec commandes satellites au volant, une alarme volumétrique, l'aide au stationnement, le détecteur de pluie, l'allumage automatique des phares, la fonction «Follow me home» (éclairage de parking) ou encore un rétro intérieur électrochromique. Parmi les aspects pratiques, on pourrait citer l'ouverture de l'intérieur de la trappe à carburant, laquelle est «anti-erreur», ou encore la commande à distance qui rabat les rétroviseurs et remonte les vitres lors du verrouillage centralisé. Mais encore ? Le démarrage se fait par un bouton-poussoir et réveille les 136 chevaux du 2.0 TDCi. Accouplé à une boîte manuelle à 6 vitesses, ce diesel s'avère sobre avec une consommation de 6,4 l/100 km en cycle mixte. C'est aussi un bloc suffisant, d'autant plus que le Kuga 4×2 n'est pas plus lourd qu'une compacte, avec environ 1,6 tonne sur la balance. Ajoutons à cela que le Kuga repose sur la plate-forme du C-Max et vous comprendrez pourquoi il profite d'un comportement routier assez proche de celui d'une berline. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que ses propriétaires le qualifient comme un «véhicule très agréable au quotidien». Mais si le confort de conduite est bien au rendez-vous sur les grands autoroutiers grâce au régulateur de vitesse, force est de reconnaître une petite carence qui se fait ressentir en milieu urbain : l'absence d'une boîte automatique au catalogue. De là à faire perdre au Kuga quelques acheteurs potentiels… Pas si sûr, puisqu'il y a une dernière donne non négligeable, à savoir le montant à inscrire sur votre chèque, soit 335.000 DH. Un rapport prix/équipements/prestations plutôt intéressant. Très compétitif même.