Jusqu'ici confinée à un second rôle sur le marché national des berlines compactes, l'Astra ne devrait plus l'être dans les mois à venir. Et pour cause, CFAO Motors Maroc vient de lancer la nouvelle génération de cette Opel, sur laquelle il mise beaucoup pour doper ses ventes et accroître sa pénétration dans le giron des compactes. Une catégorie qui reste la deuxième la plus prisée (derrière celle des citadines) au Maroc sur l'ensemble des voitures particulières importées. L'enjeu est donc de taille, d'autant plus que ce segment de véhicules est resté pratiquement stable, sur un marché automobile (national) plutôt déprimé (-6,8% jan-fév 2010 Vs jan-fév 2009). Mais telle que la marque au Blitz l'a conçue, la nouvelle Astra ne devrait avoir aucune difficulté à trouver son public. D'abord, du fait de son style extérieur qui dénote d'un dynamisme esthétique désormais identitaire au constructeur de l'Insignia. Premier élément distinctif de cette nouvelle Opel, son regard expressif par l'ensemble calandre-bouclier et agressif du fait des blocs optiques. Des projecteurs que les designers d'Opel et notamment leur patron, Marc Adams, aiment à qualifier d'«œil de rapace». De profil, l'Astra reprend à son compte la virgule de l'Insignia, mais dans le sens inverse. À noter qu'hormis la version d'entrée de gamme, le vitrage latéral est remarquablement mis en valeur par des linteaux d'encadrement chromés. Toujours sous cet angle, l'auto affiche un profil bas et des hanches musclées (au niveau des passages de roues arrière), ce qui lui donne un aspect cossu et l'air d'être mieux ancrée à la route. Une impression à laquelle contribue également l'arrière court et trapu, même si à ce niveau, on apprécie surtout le graphisme en V de l'ensemble et le dessin réussi des blocs de feux. Au-delà des apparences, l'Astra est réellement aérodynamique avec un Cx (coefficient de pénétration dans l'air) de 0,26, soit une valeur excellente dans la catégorie. Il n'y a aucun doute, les ingénieurs de la marque au Blitz ont vraiment bien travaillé. Un constat qui se vérifie encore plus à l'intérieur du véhicule où l'on découvre une planche de bord, certes inspirée de l'Insignia, mais une console centrale inédite et surtout bien étudiée. Bien étudiée jusqu'à son angle d'inclinaison, voulu à 30°, pour offrir une meilleure ergonomie au conducteur. L'inspiration avec l'Insignia se vérifie notamment avec le fameux volant dit «en tête de taureau», ainsi que le combiné d'instrumentation qui affiche quatre compteurs en puits. C'est beau, original et un tantinet sportif, à l'image du levier de vitesse court qui, avec la présence de quelques rangements d'appoint, participe à l'ergonomie du poste de conduite. Du reste, on note un bond en avant en termes de qualité perçue, de matériaux employés et d'assemblage très rigoureux des éléments du mobilier. Le tout, valorisé par des équipements assez foisonnant dès le ticket d'entrée. Ainsi et comme l'a voulu son importateur, l'Opel Astra est déclinée en trois niveaux de finition : Enjoy, Cosmo et Cosmo Pack. La première joue la carte du «plus que suffisant», en intégrant notamment, l'ABS, l'ESP, les airbags avant (frontaux et latéraux), la climatisation, le régulateur de vitesse, l'autoradio CD-MP3 (avec prise auxiliaire et commandes au volant) et les phares antibrouillard avant. L'Astra Cosmo met le paquet, ajoutant entre autres, la clim' auto bi-zone, les lève vitres électrique arrière, des jantes alu de 17 pouces, le rétroviseur intérieur électrochromatique, l'accoudoir central avant (avec console), l'allumage automatique des feux, le capteur de pluie, ou encore le frein de parking électrique, intégrant la fonction «Hill Assist» (démarrage en pente). Enfin, le radar de recul, l'installation Bluetooth pour téléphone, l'autoradio avec chargeur 6 CD frontal et interface USB pour iPod, ou encore le système Opel Eye sont l'apanage de la dotation la plus chic (Cosmo Pack). À noter que la caméra frontale Opel Eye qui est en fait un système de reconnaissance des panneaux et d'alerte de franchissement de ligne involontaire est une sophistication que l'Astra est la seule à proposer dans le segment. Mécaniquement, deux moteurs ont été retenus : en essence, le 1.4 litre de 100 chevaux et en diesel, le 1.7 CDTi de 110 ch. Ce dernier, outre le fait d'offrir plus de punch (couple de 260 Nm) et d'être accouplé à une boîte manuelle à 6 vitesses, est aussi le seul à être associé aux trois finitions. Un détail peut-être? Non, une option bien réfléchie par les marketeurs de CFAO Motors Maroc, conscients que l'Astra opère dans un segment diésélisé à près de 80%. Autre point fort de la nouvelle Astra, son comportement routier digne d'une berline du segment supérieur. Lors d'une bref prise en main, effectuée la semaine dernière sur le circuit de karting de Benslimane (VGK), la nouvelle compacte a fait preuve de réelles qualités dynamiques. Logique, lorsqu'on sait qu'elle inaugure un nouveau châssis et un schéma inédit pour sa suspension arrière. Voilà pourquoi cette allemande conjugue remarquablement la rigueur de sa tenue de route au confort de ses passagers. Vous comprenez alors mieux le sens subtile de la titraille, laquelle renvoie non seulement au moelleux d'un bonne pâtisserie, mais aussi aux visées commerciales de l'importateur marocain d'Opel. Avec un objectif de 700 ventes en année pleine, les responsables marocains de CFAO ne sont que réalistes, d'autant plus que les prix démarrent à environ 185.000 DH pour plafonner à environ 245.000 DH. D'un point de vue journalistique très objectif, la grille tarifaire de l'Astra est nettement plus avantageuse que celle de son éternelle rivale compatriote, la Volkswagen Golf (VI), avec un gap de prix moyen allant de 10.000 à 20.000 DH. L'Astra est donc très compétitive parmi ses rivales. Reste à le faire savoir et communiquer sur une image plus valorisante du Blitz : un logo qui a depuis un moment maintenant, réussi à faire table rase de son passé récent.