Novembre 1989. Voilà une date qui ne peut être retenue comme celle qui a vu la chute du Mur de Berlin. Car c'est bien le même mois que la gamme Land Rover avait, enfin, été enrichie d'un troisième modèle. Et justement, si le Range Rover a toujours été considéré comme un tout-terrain haut de gamme (un segment dont il reste d'ailleurs le pionnier), les choses étaient un peu différentes pour le Discovery. En effet, à son lancement en 1989, cette première génération avait une mission bien précise : combler le vide entre le très rustique baroudeur Defender et le luxueux Range Rover. À l'époque, la marque à l'Ovale verte était encore une filiale du groupe britannique Rover. Mais le développement premier Disco avait démarré vers le milieu des années 80 sous le nom de code «Projet Jay». Son cahier des charges avait notamment inscrit un véhicule aussi capable en tout-terrain qu'un Range Rover, mais plus rustique et surtout avec une vocation familiale à travers un habitacle pouvant transporter 7 personnes. Toutes ces caractéristiques allaient se retrouver sur le véhicule à son lancement en1989. Mais bizarrement, cette première génération allait se contenter d'une carrosserie trois portes, alors qu'elle reposait sur une plate-forme dérivée du grand Range Rover. Techniquement toujours, ce tout-terrain s'était limité à deux blocs motopropulseurs : un V8 essence 3,5 litres (à carburateur) d'origine Buick et de 145 ch de puissance, ainsi qu'un 2,5 litres diesel de 113 ch, un 4 cylindres peu fiable puisque provenant du motoriste italien VM. Bref, pas de quoi déplacer des montagnes… Mais dans ces dernières, le Discovery pouvait bien s'y déplacer puisqu'il avait droit à quelques innovations assez intéressantes pour l'époque telle que la traction intégrale permanente et le fameux contrôle d'adhérence en descente HDC (Hill descent control). Le Discovery rencontre un relatif succès, lequel se confirmera plus dès 1990, année à partir de laquelle il sera définitivement décliné en version 5 portes. Puis vient 1994, l'année de son premier lifting, mais également celle du rachat de Land Rover par BMW. Une aubaine pour la marque qui va se traduire par un remaniement dense de la gamme Discovery, alors qu'un autre projet est enfanté : celui du Freelander premier 4X4 urbain de Land Rover. Le Disco n'allait pas en pâtir puisqu'en 1998, ce fut au tour de la deuxième génération de débarquer, non sans apporter –à son tour– son lot de nouvelles technologies de franchissement comme la suspension à amortisseurs arrière pneumatiques, ainsi que l'«Active Cornering Enhancement», soit un système anti-roulis actif dans les virages. Plus proche de nous dans le temps, le Discovery troisième du nom est apparu en 2004, soit 4 ans après le passage sous le giron Ford. Là encore, Disco allait rimer avec techno à travers notamment le système «Terrain Response», dispositif qui gère totalement la transmission intégrale en fonction du terrain rencontré. 20 ans après sa naissance, le Discovery s'est –comme son constructeur–affranchi de son étiquette rustique et ordinaire. Avec plus de 900.000 unités vendues dans le monde, le Discovery est l'un des piliers de la gamme Land Rover, l'unique constructeur qui ne produit que des 4×4, à la fois premium et franchisseurs.