Lutter contre le sida en informant et en sensibilisant les jeunes Marocains. C'est l'objectif que s'est fixé il y a près de dix ans l'Association Marocaine des Jeunes contre le Sida. A force de conviction et de volonté. «Parce qu'ils sont l'avenir, l'espoir, la foi. Parce que c'est avec eux que se constitueront des lendemains meilleurs. C'est à eux que nous nous adressons en premier lieu : LES JEUNES ». Cette introduction inscrite sur le site Internet de l'Association Marocaine des Jeunes contre le Sida, révèle toutes les ambitions de cet organisme. Créée en 1993 par un groupe de jeunes sensibles aux problèmes du sida, l'AMJCS s'est rapidement distinguée au sein du réseau associatif marocain. Elle est la première organisation du genre créée dans le monde arabe et la seule au Maroc. Son objectif: adapter la prévention, l'information et la sensibilisation sur le sida aux réalités marocaines. L'AMJCS compte aujourd'hui 40 volontaires «cadres» spécialement formés pour répondre aux attentes des jeunes. Maladie du sida, informations biologiques, sociales et techniques de «communication participative» sont les étapes par lesquelles ces jeunes, étudiants mais aussi travailleurs, passent avant de s'engager dans l'action proprement dite. A eux s'ajoutent plus d'une centaine de volontaires – bénévoles âgés de 15 à 30 ans pour la plupart, venant de toutes les régions du Maroc. «Nos activités sont de deux types» explique le président de l'AMJCS, Abdessamad Oussayh. «Nous avons tout d'abord des programmes qui vont de la sensibilisation en milieu scolaire -des écoles primaires jusqu'aux lycées- à la conception d'outils d'informations, puis des activités événementielles». Cette années, pour mieux sensibiliser le public, l'ONG a même créé un « kiosque mobile », installé dans plusieurs endroits de Casablanca dont le parc de la Ligue arabe. Ce stand, co-financé par l'OMS, a démarré fin janvier et attend aujourd'hui des fonds pour pouvoir s'implanter dans le reste du Royaume. Egalement concentrées sur Casablanca, où siège l'AMJCS, les actions auprès des élèves constituent à présent un véritable programme national. «Nous leur projetons des films, leur distribuons des dépliants et provoquons un petit débat sur la question du sida», explique Abdessamad. Si ces interventions, autorisées par le Ministère de l'Education nationale, poussent certains jeunes à s'engager au sein de l'ONG, elles rencontrent parfois les réticences des élèves eux-mêmes. «Nous essayons de leur expliquer que le sida est une maladie. Nous leur parlons de prévention, de fidélité, d'abstinence mais aussi de préservatifs, souligne Abdessamad, ajoutant que c'est ce dernier point qui pose «le plus de problèmes ». L'autre type d'activités de l'AMJCS concerne les actions événementielles. Plusieurs projets actuellement en cours devraient d'ailleurs voir le jour cet été. «Nous avons un groupe de Halaykiyas. Il travaille sur des sketches qui parleront du sida », raconte Abdessamad. «Ils feront des spectacles dans les rues, les places publiques» à Casa et dans les grandes villes du pays. L'AMJCS a aussi récemment créé un groupe chargé d'une campagne de prévention et de sensibilisation sur le sida en langue berbère. Convaincue de la nécessité de son action et déterminée à sortir le sida du tabou, cette association de jeunes reste cependant tributaire d'une aide financière pour pouvoir fonctionner. Une aide qui lui vient majoritairement de l'étranger.