Là non plus la politique de l'autruche n'est plus de mise : nos jeunes ont une vie amoureuse et il nous faut sans provocation, mais sans langue de bois, leur donner les armes nécessaires pour se préserver. Cette année la lutte contre le sida semble enfin prendre l'ampleur qu'elle mérite dans notre pays. En effet, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'ALCS lance un Sidaction -avec en point d'orgue une soirée télévisée le 9 décembre- dont l'impact est rehaussé par le Haut patronnage accordé par SM le Roi. Que le Souverain accorde son parrainage est un signe fort et unique dans les pays arabo-musulmans. Aux forces vives, ONG et associations de relever le défi et de s'investir car rien ne sert de se boucher les yeux et les oreilles, le fléau progresse dans notre pays. Même si c'est de façon contenue, il avance malgré tout. La prise de conscience est cependant manifeste : outre le Sidaction, le ministère des Affaires religieuses a entrepris une initiative courageuse en sensibilisant les imams, de façon à ce qu'ils puissent à leur tour informer leurs auditeurs lors des prêches du vendredi. La sensibilisation, l'inforamtion sont avec la protection les meilleures armes contre le sida : le devoir de tout adulte qui se respecte est de préserver la vie de nos jeunes, or ceux-ci -dans les quartiers populaires- parce que mal informés, parce que victimes du poids des tabous, parce que en manque d'interlocuteurs... sont des victimes potentielles du sida. Là non plus la politique de l'autruche n'est plus de mise : nos jeunes ont une vie amoureuse et il nous faut sans provocation, mais sans langue de bois, leur donner les armes nécessaires pour se préserver. Ceux qui voient dans toute campagne d'information, de sensibilisation une incitation à la débauche sont «en retard d'une guerre», aveugles, sourds et hypocrites. Nos jeunes sont notre bien le plus précieux, notre avenir ! Ils sont en droit d'attendre de nous que nous assumions notre part de responsabilité. Ils ont d'ailleurs eux-mêmes senti qu'ils devaient se saisir eux-mêmes des problèmes, c'est ainsi que les jeunes du Réseau Maillage organisent le dimanche 11 décembre au Centre culturel Sidi Belyout, un spectacle intitulé «Pas de quartier(s) pour le sida!» où jeunes musiciens des quartiers, artistes, militants associatifs se relaieront sur scène pour passer le message en musique, en sketchs, en chansons... Autre initiative, à Rabat celle-ci, où l'OPALS organise une journée d'information, le vendredi 9 décembre, à la Maison de la culture. C'est un combat qui nous cencerne tous et notre silence ou notre désintérêt feraient de nous, au mieux, des égoïstes, au pire, des complices : le Sidaction a besoin de chacun de nous, les malades ont besoin de notre aide, nos jeunes ont besoin de nos conseils, mises en garde, de notre franchise... cessons de penser que cela n'arrive qu'aux autres !