Déjà très compétitives l'an dernier, les Peugeot 908 n'avaient pas pu s'imposer face aux puissantes Audi R15 TDI. Cette année, les monoplaces du lion ont enfin réussi l'exploit : mettre fin à cinq ans de règne sans partage de l'écurie aux anneaux sur le Circuit de la Sarthe. Dans ce qui est considéré comme la plus grande épreuve d'Endurance au monde, les Peugeot ont dominé jusqu'au bout. Pilotée par l'Espagnol Marc Gené, l'Autrichien Alexander Wurz et l'Australien David Brabham, la 908 n°9 s'est donc imposée après avoir bouclé 382 tours de circuit. Une monoplace dont l'équipage a pourtant respecté une stratégie de marche agressive, en stoppant le plus grand nombre de fois (mais sans s'attarder), soit 35 arrêts au stand, contre 32 pour la n°8. Cette dernière, pilotée à tour de rôle par le trio tricolore Sébastien Bourdais, Frank Montagny et Stéphane Sarrazin, a terminé sur la deuxième marche du podium. Une deuxième place méritée, lorsqu'on sait qu'elle avait signé aux essais sa troisième pole de suite. Audi, tenante du titre, a terminé troisième à six tours avec l'équipage de la n°1 composé du Danois Tom Kristensen, de l'Italien Rinaldo Capello et de l'Ecossais Allan McNish. Des Audi qui ont souffert de divers soucis. «Les radiateurs montés dans les pontons des trois Audi R15 TDI sont devenus sales et devaient être nettoyés à répétition. En raison de l'augmentation de la température dans les radiateurs, il a fallu réduire par moment la puissance du moteur», a avoué à l'arrivée «Audi Sport Team Joest», qui engageait les trois voitures officielles. Avant de passer la ligne d'arrivée, l'Audi n°1 a été perturbée en fin de course par une série d'avaries mécaniques, la dernière peu avant midi lui faisant perdre plus de dix minutes ! Mais il n'y a pas eu que ces aléas qui ont été à l'origine de la défaite de l'écurie allemande. Ainsi, l'un des pilotes de la R15 n°2, l'Allemand Lucas Luhr, l'a fracassé dans un virage, tandis que l'Audi n°3, elle a connu des ennuis de rampe d'injection. Bref, l'écurie et ses pilotes essayent d'avancer des explications plus rationnelles pour éviter de penser qu'Audi n'était pas au point pour l'épreuve mancelle. Mais certains commentaires ont été sans pitié à l'égard des bolides aux anneaux. «Les nouvelles Audi R15 n'ont pas existé par rapport aux Peugeot 908, tant en vitesse qu'en fiabilité», lit-on notamment sur le site de la chaîne Eurosport qui a couvert l'épreuve, pratiquement de bout en bout. Quoiqu'il en soit, ce doublé fait enfin jubiler responsables et pilotes au sein du «Team Peugeot Total». «Me retrouver sur le podium avec ces gars de Peugeot a été une expérience fantastique. C'est une sensation géniale. Nous savions car que la voiture était solide, constante. Nous avions un plan que nous avons respecté, en prenant soin de la voiture, sans en abuser en réalisant trop de tours rapides», a ainsi déclaré David Brabham. Reste enfin à rappeler qu'il y a une semaine, jour pour jour, l'écurie sochalienne avait déposé une réclamation contre Audi auprès de la Direction des 24 Heures du Mans et des Commissaires sportifs de la course et ce, en raison de la non-conformité des 3 prototypes Audi avec le règlement technique ACO 2009. En cause, la non-conformité des R15 au règlement technique en vigueur et ce, du fait de deux éléments de carrosserie : un flap qui joint les deux ailes avant et des appendices fixés à la face interne de ces mêmes ailes avant. Peine perdue, mais course doublement gagnée.