ALM : Au terme des quatre premiers mois de 2009, comment ont évolué les ventes de BYD Auto en Chine ? Henry Z. Li : L'évolution des ventes de BYD durant 2009 s'articule autour de trois faits marquants. D'abord la performance du modèle F3 qui a été livré à 47.757 nouveaux acheteurs durant les quatre premiers mois, décrochant de ce fait le leadership du marché des automobiles 100% chinoises. Ensuite, il y a la croissance spectaculaire des ventes totales de BYD entre les quatre premiers mois de cette année et la même période en 2008 à savoir, 180,5%. Nous sommes le constructeur automobile qui évolue le plus vite en Chine et probablement même dans le monde. Puis il y a la montée en puissance de la grande berline F6, qui a été vendue à 10.263 exemplaires cette année et qui, elle aussi, s'accapare le leadership de son segment devant des rivales de taille comme la Chevrolet Epica et la Nissan Sylphy. Qu'en est-il de la toute récente lettre d'intention signée avec le groupe Volkswagen ? La lettre d'intention que vient de signer le président de BYD, Wang Chuanfu avec le p-dg de Volkswagen, Martin Winterkorn porte sur une coopération poussée entre les deux groupes. Il est notamment question de fournir au groupe VW des batteries lithium-ion, qui serviront à propulser des voitures électriques et hybrides. Pouvez-vous nous confirmer la rumeur selon laquelle, BYD travaillera avec VW sur le projet d'une Golf électrique ? Nous n'en sommes pas encore là. Avec le groupe VW, BYD n'a signé qu'une lettre d'intention en attendant de conclure un accord-cadre et de définir sur quels aspects et modèles bien précis portera notre coopération. À quand le lancement de la BYD e6 ? Et avez-vous une capacité industrielle suffisante pour produire ce modèle et l'exporter massivement ? La e6 sera lancée vers la fin de cette année. Elle devrait notamment équiper les flottes de taxis en Chine. C'est une voiture 100% électrique, qui rejette 0 émission polluante, peut rouler à une vitesse de 150 km/h et dont l'autonomie atteint jusqu'à 400 km lorsque ses batteries ont été bien rechargées. Car, cette voiture pourra être rechargée, soit lentement à la maison, par une simple prise de courant, soit rapidement via une borne publique d'électricité. Maintenant, s'agissant de sa production, il nous est encore difficile d'estimer à quels volumes de vente et cadence industrielle sera associée la e6. Tout dépendra de la demande sur le marché chinois, comme à l'échelon international. Ce qui est sûr, c'est que BYD est bien capable en un trimestre de mettre en place de nouvelles lignes d'assemblage pour ce modèle. Mais assurément, la e6 sera notre vitrine technologique. Vous ne pensez pas que le design, la technologie et la recherche sont les meilleurs moyens pour un constructeur automobile chinois de travailler son image à l'international ? Absolument. D'ailleurs, notre philosophie s'articule autour de deux axiomes : la technologie est reine et l'innovation est la racine. Lorsqu'un constructeur parvient à respecter ces deux principes et à les concilier avec le reste des aspects, il se développe mieux et plus rapidement. Chez BYD, nous disposons d'une équipe de 5.000 ingénieurs et près de 500 personnes travaillant dans notre centre de design. Nous avons notre propre rampe de crash-tests, parce que nous considérons que la sécurité est une encore plus primordiale que tout le reste.