L'occasion était rêvée : conduire le plus puissant des coupés Jaguar sur un circuit fermé ! Et le fait qu'il s'agisse du goudron flambant neuf du «Dubai Motordrome», soit la nouvelle fierté (automobile) des Emirats Arabes Unis, ne pouvait qu'ajouter encore plus de mysticité à cette expérience. Bien entendu, la palme de l'exclusivité appartient surtout à l'objet qui allait nous procurer autant de plaisir : le coupé XKR de Jaguar. Un véritable joujou pour adulte, cet engin. Car, avec son V8 gavé par un compresseur et développant 510 chevaux, ce bolide ne fait pas dans la dentelle. En témoignent aussi et surtout ses performances routières. Chronos en main, il accélère de 0 à 100 km/h en 4,8 secondes, tandis que sa vitesse maxi est électroniquement limitée à 250 km/h. Mais avant d'aller pousser ce félin dans ses retranchements, petite revue des détails qui distinguent la version R du reste de la gamme XK. On commencera par la face avant, sa calandre grillagée et ses ouies d'aération serties de chrome. À l'arrière, cette version apporte avec elle de nouveaux blocs de feux à diodes électroluminescentes, une quadruple sortie d'échappement et bien sûr l'épigraphe «R» accolé sur la malle. Monté sur des roues spécifiques de 19 pouces, le XKR peut –en option– chausser du 20'', comme l'était notre modèle d'essai. Des gommes que l'on a pris du plaisir à frotter au fil des courbes et au gré des accélérations. Avouons-le même : on s'est vraiment éclatés ! Cependant, il semble difficile de décrire les sensations de conduite d'un tel bolide. La sonorité du V8 Supercharged, le passage des (6) vitesses par palettes au volant, le compte-tour qui s'affole jusqu'à flirter avec les 7.000 tr/min ou encore, l'adhérence du véhicule et sa tenue de cap lorsqu'on le pousse à bout dans les courbes serrées… Autant de situations extrêmes qui mettent les pneus et les nerfs à dure épreuve. Cela d'autant plus que le XKR, pourtant une propulsion facile à conduire, profite désormais d'un autobloquant piloté. Un artifice qui interagit avec le contrôle de stabilité, mais qui n'empêche pas le pilote le plus chevronné de s'offrir quelques dérives du train arrière. Encore plus énergique est la conduite en mode Sport (bouton «S») : direction et amortissement fermes, régime moteur accru et accélérateur plus réactif… Un comportement fort intéressant pour ce félin qui frôle 1,8 tonne sur la balance. Mais c'est plus son propre poids que le conducteur ressent au volant du XKR, lorsqu'il enchaîne les courbes du circuit, calé dans son siège. Ce dernier, avec son assise surpiquée et ses doubles coutures est l'un des détails les plus frappants dans l'habitacle de cette Jag'. Un cocon dont on précisera, au passage, qu'il a été également revisité pour la circonstance. En effet et outre le sélecteur électronique de vitesses (JaguarDrive), l'intérieur du XKR a évolué à certains égards (frein de parking électrique, console centrale réagencée, écran tactile…). Cela, sans compter l'installation audio brevetée par le spécialiste Bowers & Wilkins pour offrir un son exceptionnel. Reste enfin à signaler les quelques atouts de cette mécanique en après-vente. Outre une fiabilité soulignée par une garantie de 5 ans, Jaguar annonce que le V8 du XKR a été conçu pour des opérations d'entretien bien espacées. Un énième argument pour s'encourager à débourser un peu moins d'un million et demi de DH, prix que revendique cette version. C'est là que l'on peut rappeler l'adage qui dit : «Quand on aime, on ne compte pas» ! Réalisé sur le circuit de Dubaï par Jalil Bennani