Kleenex à la main, nez rougeâtre et yeux irrités, ces signes sont assez détectables chez une grande partie de la population. Chaque personne répondant à ce profil est atteinte d'un coup de froid. En cette saison, les pharmacies connaissent une grande affluence. Une myriade de médicaments est exposée pour apaiser les maux des personnes atteintes. La demande des médicaments à base de paracétamol et vitamine C; est très importante. Il en va de même pour les autres traitements contre les états fébriles et grippaux. Ces remèdes ne sont pas soumis à la prescription médicale, ce qui favorise l'automédication. Hassan fait partie de ces personnes qui «s'auto-soigne». «Hier après-midi, mon fils est rentré fatigué. Toute la nuit, il a souffert de courbature et de fièvre», explique Hassan. Une fois les symptômes exposés, le pharmacien lui a proposé plusieurs médicaments d'un montant de près de 100 DH. «Son fils souffre d'une grippe. Les médicaments à prendre sont assez connus. Certaines personnes préfèrent avoir un stock chez elles pour pouvoir intervenir à temps. Les tarifs sont à la portée des citoyens. Ils varient entre 15 et 200 DH», déclare Aziz, assistant en pharmacie. Etat grippal ou grippe, qui d'entre vous ne l'a pas subi ? Ce virus circule librement dans l'air. Il engendre de graves complications comme la bronchite, la rhino-pharyngite et autres. Comment reconnaître les symptômes de ce virus et comment s'en protéger? Destination le cabinet d'un médecin qui pourra expliciter la maladie. Depuis le début de l'hiver, le généraliste Jawad Iraki Houssaini ausculte environ une dizaine de cas grippaux par jour. Le diagnostic de la grippe comprend un examen concernant l'oto-rhino-laryngologiste (ORL), la fièvre et la toux. «La grippe s'accompagne toujours de fièvre, d'arthralgies (douleurs articulaires), de céphalées (migraines et maux de tête), de toux inflammatoires, d'écoulement nasal et de fatigue générale», souligne Docteur Iraki. Nombreuses sont les personnes qui confondent entre l'état grippal et le rhume. Contrairement à ce dernier, la grippe présente des signes déterminés. «La grippe est due à un virus composé de trois types subdivisés en plusieurs catégories.A titre d'exemple, le type A, est composé de deux sous-catégories à savoir le (AH3N2) et le (AH1N1). Quant au rhume, il représente une simple atteinte qu'on peut facilement traiter à l'aide de la paracétamol», explique le médecin. Depuis le mois de janvier, les cas grippaux sont en hausse. Les perturbations climatiques qu'a connues le Maroc, ces derniers jours, sont la principale cause. Ainsi, la grippe apparaît suite au froid et au climat sec. Ce qui fait d'elle une maladie saisonnière, mais elle peut élargir sa durée. Dans ce cas, il s'agit soit d'une maladie précoce qui peut apparaître en novembre où bien d'une maladie tardive souvent constatée au mois de mars. Il ne faut pas banaliser la grippe, car elle est considérée en tant qu' infection potentiellement meurtrière. «Selon les dernières statistiques de l'OMS, la grippe est à la cause de 250.000 décès par an. Un chiffre qui double chez les personnes à haut risque», souligne docteur Iraki. La population à risques comprend les nourrissons, les personnes âgées, les personnes atteint de graves maladie (tuberculose, asthme et immunodépression) sans oublier le corps médical et paramédical. D'après les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteur Iraki Houssaini a indiqué que 3 à 5 millions de personnes souffrent annuellement de la grippe. L'état grippal non compliqué dure environ une semaine même si le malade ne suit pas un traitement précis. L'incubation du virus s'étend entre un et quatre jours. Dans ce cas, les antiviraux sont souvent prescrits par les médecins. «D'après les dernières études, les antiviraux doivent être pris dans un délai allant de 24 à 36 heures à compter du jour de l'infection. De cette façon, le patient assure un meilleur traitement. En cas de surinfection, nous prescrivons les antibiotiques. L'hospitalisation reste l'étape décisive surtout pour les personnes à haut risque que nous mettons en soins intensifs», note le praticien. Le principal inconvénient de la grippe est sa vitesse de propagation. Elle est favorablement transmissible dans les espaces peu aérés ainsi qu'à travers les «gouttelettes de Flügges» véhiculées par la toux et l'éternuement. La recherche scientifique a réalisé dans ce contexte d'importantes avancées. La dernière est l'identification d'un anticorps humain pour protéger le corps contre le virus de la grippe. Ces anticorps monoclonaux pourraient être utilisés en combinaison avec des médicaments antiviraux. Ils sont à champ large actif contre une protéine appelée hémoglobinurie (HA), responsable de la fixation du virus à la cellule. Dans l'attente du développement d'une version clinique de ces anticorps, des gestes d'hygiène élémentaire sont indispensables pour éviter la contagion. Il faut inévitablement se laver constamment les mains avec du savon, utiliser des mouchoirs jetables, éviter le contact avec des personnes fragiles et surtout se vacciner pour se prémunir contre la grippe. Le vaccin est entré progressivement dans les traditions médicales des Marocains. «Le vaccin est à la portée de toutes les bourses et remboursable par la sécurité sociale. C'est la meilleure solution pour lutter contre cette maladie. Sauf qu'il ne doit pas être prescrit aux personnes allergiques aux œufs», indique Docteur Iraki. D'après les statistiques de l'OMS, la vaccination aide à réduire ce virus respiratoire de 70 à 80% chez la population, diminue la mortalité des sujets à risque à hauteurs de 80% comme elle restreint la morbidité à 60 %. Cependant, le résultat reste incertain pour ceux qui ont adopté la démarche du vaccin pour cette année. Ces personnes sont également exposées à la grippe, car le virus est en mutation. L'influenza, tel est le nom initial du germe, n'est pas figé dans le temps. Sa recombinaison spontanée évolue progressivement, augmentant par conséquent la dynamique épidémique du virus et donnant naissance à des pandémies telle la grippe aviaire.