La santé publique au Maroc souffre de mille maux. Ce n'est pas un simple jeu de mots hélas. Des millions de gens n'ont pas accès aux soins médicaux, même élémentaires. Des milliers de femmes meurent à l'accouchement, faute de soins et de mesures préventives adéquates, des maladies qui ont disparu sous d'autres cieux continuent à faire chez nous des victimes, en nombre, parce que les vaccins n'ont pas été administrés en leur temps. La santé publique au Maroc souffre de mille maux. Ce n'est pas un simple jeu de mots hélas. Des millions de gens n'ont pas accès aux soins médicaux, même élémentaires. Des milliers de femmes meurent à l'accouchement, faute de soins et de mesures préventives adéquates, des maladies qui ont disparu sous d'autres cieux continuent à faire chez nous des victimes, en nombre, parce que les vaccins n'ont pas été administrés en leur temps. Des centaines de milliers de ménages ne peuvent pas accéder aux services de la médecine moderne, car proportionnellement à leurs revenus, ces dépenses leur sont inenvisageables. Parce qu'aussi la couverture médicale généralisée et obligatoire demeure encore un simple souhait. Et pendant ce temps-là, les professionnels du secteur, même et parce qu'exangue, vivent un profond malaise et trépignent d'impatience en voyant leurs doléances toujours ajournées et leur situation allant de mal en pis. Il faut cependant nuancer tout cela : au sein même de la profession, des pratiques, qu'on aurait aimé voir uniquement comme faits individuels isolés, ne font pas honneur à la profession et au serment d'Hyppocrate qui oblige ceux qui ont en charge la santé, voire la vie des gens. Mercantilisme outrancier, affairisme sans foi ni loi, pratiques illégales, confusion des genres, entachent cette corporation qui a toujours et partout joué un rôle remarquable à la fois sur le plan scientifique et médical, mais aussi dans la vie sociale et citoyenne, puisque médecins et pharmaciens ont toujours fait partie des élites qui animent la vie publique, institutionnelle et la société civile. Les compressions des budgets à caractère social dans des pays comme le Maroc ont lourdement pénalisé le secteur de la santé publique. On aurait pensé que cela profiterait beaucoup au secteur libéral. Mais, ceux qui y exercent n'échappent pas non plus à la morosité et à la mal-vie, voyant leur champ de manœuvre et d'activité constamment chahuté et parasité par d'innombrables intervenants qui faussent les règles de compétitivité et portent atteinte à l'image et à l'intégrité de la profession. Alors, dans des cas de figure comme celui-là, on se rend compte des dangers de la démission de l'État en tant qu'instance de régulation, de contrôle, et de fixation des règles du jeu dans l'intérêt de toutes les parties concernées. L'État, est aussi le garant de l'égalité des chances de tous les citoyens à bénéficier d'un seuil minimum de prestations et de soins médicaux. Et si les collectivités locales, les organismes de prévoyance ou de couverture médicale, voire les associations de la société civile prêtent leur concours, chacun dans son domaine d'activité, à la mise à niveau du secteur de la santé au Maroc, il faut laisser aux médecins et aux gens de l'art, et à eux seuls, la prérogative de soigner et de décider, dans le cadre de leur compétence, des prescriptions et des actes médicaux dispensés aux patients.