L'histoire de la marque au losange se confond avec celle de son créateur, Louis Renault. Cet homme de génie avait, en 1898, réussi la construction d'une voiturette avec laquelle il avait d'ailleurs réussi son pari de pouvoir gravir la rue Lepic (à Paris) sur quatre roues. L'année suivante, Louis s'associe avec ses frères, Fernand et Marcel, pour créer la société «Renault Frères». Leur atelier, implanté à Billancourt, va alors produire ces voiturettes qui seront vendues à 3.000 francs, soir l'équivalent de dix ans de salaire moyen à l'époque. Cela n'empêchera pas la marque de décoller rapidement et de développer ses installations jusqu'aux abords de la Seine. Objectif : pouvoir répondre aux 71 commandes passées à Renault Frères. A l'époque, Louis et ses frères ignoraient encore que leur chiffre d'affaires allait exploser dès l'année 1902, année durant laquelle fut présenté le premier moteur de Renault : un quatre cylindres de 24 chevaux. Et pour cause, les Renault participent à des courses (Paris-Toulouse par exemple) et s'y imposent avec à la clé des centaines de commandes. Si bien qu'en 1905 Renault remporte un gros marché de taxis parisiens, ceux-là même que l'on appellera plus tard les «Taxis de la Marne» et qui seront mobilisée en 1914 pour les besoins de l'armée française. Au sortir de la Première Guerre Mondial, Renault est une firme automobile de premier plan et sa nouvelle usine érigée sur l'île Seguin à Billancourt, symbolisait toute sa grandeur. Renault va alors réorganiser toute sa structure: il crée la Société Anonyme des Usines Renault, fait entrer une banque dans son capital et remplace tous ses fournisseurs jusqu'à avoir ses propres fonderies et scieries. Parallèlement, ses véhicules se modernisent, à l'image de ses grands modèles (de 18 à 40 chevaux) qui adoptent, dès 1922, un freinage aux quatre roues. Les années suivantes, Renault se résigna à adopter le travail à la chaîne (1929), toujours dans son usine de Billancourt devenue gigantesque et dont les dernières installations furent achevées en 1937. Une période qui sera aussi marquée par les premières frondes sociales auxquelles d'ailleurs, mettra fin l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. Placée sous le contrôle des Allemands, l'usine Renault va alors –malgré elle bien sûr–fabriquer et réparer des véhicules au profit des nazis. C'est ce qui vaudra à Louis Renault d'être arrêté en 1944 et de mourir en prison. L'année suivante, l'entreprise est nationalisée pour devenir la «Régie nationale des usines Renault». A sa tête, un certain Pierre Lefaucheux, va avoir la lourde tâche de réanimer la production. Cet ingénieur devenu patron va alors superviser le développement de la 4 CV qui sera présentée au premier Salon de Paris en 1946. Grâce au succès phénoménal de cette voiture populaire, Renault retrouve son équilibre et devient même le premier constructeur automobile de l'Hexagone. Le développement de la firme au losange va alors s'accélérer : introduction de la troisième semaine de congés payés (1955), lancement de la Dauphine (1956), multiplication des coopérations à l'international (sixties). En 1961, apparaît l'un des modèles les plus mythiques dans l'histoire de Renault : la 4L. Elle fut lancée sous la houlette de Pierre Dreyfus, deuxième Président de Renault et qui fut à l'initiative de la 4ème semaine de congés payés. Une situation qui permit à Renault de mieux résister au premier choc pétrolier. Cependant, Renault ratera totalement son ambition de croissance sur le marché américain, avec des pertes colossales en 1984. La même année, alors que la R5 connaît un succès sans précédent, Renault lance l'Espace, le premier véhicule monocorps produit en Europe et conçu en collaboration avec Matra. En 1987, Renault renoue avec les profits et vend toujours bien ses «voitures à vivre». Les années 90 sont celles des succès en Formule 1, avec un second titre de Champion du monde des constructeurs (1993) grâce à Alain Prost. A l'aube de l'an 2000, l'heure est à l'entrée dans le capital de Nissan. Deux ans plus tard, Louis Schweitzer envoie alors Carlos Ghosn, pour restructurer Nissan. Une mission à laquelle, ce dernier réussira en se forgeant une réputation de grand manager. La suite on la connaît, avec l'internationalisation de Renault à travers par exemple le rachat de Dacia et sa renaissance ou encore, l'investissement dans de gros projets industriels à l'image de l'usine de Tanger, qui sera prête pour 2010.