Né en 1863, Henry n'a jamais brillé à l'école. Sa passion? La mécanique. Il s'y adonne à l'âge de 22 ans en profitant de l'occasion qui lui a été donnée d'étudier de fond en comble une automobile à essence. En 1890, il rejoint la compagnie d'éclairage de Thomas Edison et s'installe alors à Detroit. Quelques années plus tard, il met au point un premier bicylindre puis se met ensuite à construire un petit véhicule. En 1896, la première Ford est fin prête à rouler. Encore faut-il pouvoir la sortir des locaux où elle a été créée. Henry casse alors le mur de son petit atelier qu'il a aménagé à proximité de chez lui. Ce fut alors la première auto qui roula à Detroit ! A l'époque, l'automobile est très en vogue sur le Vieux Continent et les européens sont déjà en avance sur les américains et les asiatiques. Ford veut alors à rattraper ce retard. Il décide donc de monter sa propre manufacture de voitures, bien que le poste de Directeur Général lui ait été proposé chez Edison. C'est ainsi que sera créée en 1899 la «Detroit Automobile Company» à l'initiative de Ford et de quelques associés. Mais avec ses derniers, il ne tiendra pas plus de deux ans, d'autant plus que sa firme ne parvient pas à décoller sur le plan commercial. La première aventure finie, le voilà associé à au richissime William Murphy, avec lequel il fonde en 1901, la «Henry Ford Motor Company». Mais une fois de plus, l'idylle est courte, puisqu'en 1903, Henry se sépare de Murphy et approche un certain Alexander Malcomson (un propriétaire d'entrepôts de charbon) afin de monter une nouvelle société. Celle-ci sera constituée le 20 août 1903 et baptisée «Ford Motor Company». La même année sortira la «Model A», la première Ford du nom. Animée par un moteur bicylindres de 8 chevaux, elle sera produite et vendue en 15 mois ! Les affaires vont bon train pour Henry et ses usines fleurissent un peu partout dans les environs de Detroit, avec à la clé des profits conséquents. Mais il faudra attendre 1908 et l'apparition de la T pour assister à la formidable croissance de Ford. Et pour cause, cette Ford est la première dans l'histoire de l'automobile à être montée à la chaîne selon les méthodes du taylorisme. Un mode d'industrialisation en série qui va ensuite révolutionner toute l'industrie automobile mondiale et grâce auquel la firme d'Henry parviendra à assembler 16 millions d'exemplaires de la T entre 1908 et 1927. «Révolutionner», car les voitures montées à la chaîne sont non seulement rapides à produire, mais aussi uniformes de conception, fiables et bon marché. Mais aux USA, la crise économique engendrée par le krach boursier du 24 octobre 1929 ne va pas être sans conséquence sur Ford, qui pâtira pendant les années trente d'interminables vagues de conflits sociaux. Agé et de plus en plus fatigué, Henry doit céder les rênes à son petit-fils (1945). Commence alors toute une ère, celle d'Henry Ford II qui réussit à redorer l'image de Ford, jusqu'à hisser ses ventes au deuxième rang mondial. Une renaissance opérée sous la houlette de son charismatique vice-président, Lee Iacocca, celui qui sera à l'initiative de la Mustang de 1964. Auparavant (1955), Ford avait lancé la Thunderbird, un coupé à moteur V8 destiné à rivaliser avec la Corvette de Chevrolet. L'automobile sportive est d'ailleurs l'un des nouveaux marchés investis par Ford qui s'investira pleinement dans la course automobile. Le milieu des années 60 voit d'ailleurs apparaître des modèles aussi mythiques la Mustang (vendue à 100.000 exemplaires en quatre mois) et que la GT-40, victorieuse à quatre reprises au Mans (de 1966 à 1969). Mais comme General Motors et Chrysler, la marque à l'Ovale Bleue va subir dès la fin des seventies et durant les années 80 l'assaut des voitures asiatiques sur le marché américain. Ford connaît alors des jours difficiles et, seule une sévère politique de restructuration, le sauve du pire. A l'aube du troisième millénaire, le groupe de Detroit s'étoffe de nouvelles marques (Aston Martin, Jaguar, Land Rover , Volvo) avec lesquelles il se constitue, une division premium. Mais face à de nouvelles difficultés financières Ford est contraint de se délester de trois labels de son PAG à savoir, Aston Martin, Jaguar et Land Rover. A l'opposé, certaines de ses filiales réalisent des résultats contrastant à l'image de Ford of Britain, leader du marché britannique depuis 30 ans ou encore, Ford Europe dont les modèles Fiesta, Focus et Mondeo font figure de références dans leurs segments respectifs.