Au début des années quatre-vingt, l'équipe nationale de football a disputé un match amical contre le club français de Bordeaux à Mohammedia. Dans les tribunes était assis un homme qui a beaucoup donné au football national et qui assistait en tant que spectateur après avoir quitté la fédération. Quelques minutes avant la fin du match, l'auteur de ce billet est monté le voir pour recueillir ses impressions. Au début des années quatre-vingt, l'équipe nationale de football a disputé un match amical contre le club français de Bordeaux à Mohammedia. Dans les tribunes était assis un homme qui a beaucoup donné au football national et qui assistait en tant que spectateur après avoir quitté la fédération. Quelques minutes avant la fin du match, l'auteur de ce billet est monté le voir pour recueillir ses impressions. Le journaliste de la radio, feu Nourreddine Guedira, qui était à côté de lui, a cru bon d'intervenir pour faire savoir qu'il faut attendre la fin du match pour l'interviewer. L'inoubliable colonel et président de la FRMF, Mehdi Belmejdoub, n'a pas apprécié cette intrusion et nous a demandé de faire fonctionner le dictaphone. C'est dire combien cet homme avait du caractère, une forte personnalité et un franc-parler spontané et sincère. Pour les jeunes qui ne le connaissent pas, Mehdi Belmejdoub, est le dirigeant qui a permis à notre football de remporter l'unique trophée de la coupe d'Afrique. Depuis, notre football n'a connu que des vaches maigres, voire des vaches squelettiques comme celles du Mali. Belmejdoub a quitté le football parce qu'il ne voulait pas faire de la politique comme ces détracteurs de l'époque en ont fait quelques années après son départ. Il a démissionné, quitté la scène et cessé de faire des déclarations à la presse. Jusqu'au jour où votre serviteur est allé le voir, encore une fois, pour lui soutirer une interview à l'occasion de l'organisation du jubilé d'Acila. L'homme qui s'est retiré de la scène a fait une dérogation à la règle qu'il s'est imposée pour rendre hommage à un joueur d'exception qu'il a bien connu. Acila comme Faras, Zahraoui, Baba et les autres l'évoquent, aujourd'hui, avec un respect, une admiration et une gratitude qui démontrent combien cet homme était intègre, honnête et ferme dans ses convictions et ses décisions. Depuis l'interview précitée, il n'a plus parlé ni donné signe de vie jusqu'à mardi dernier quand dans la nuit des stars, notre confrère, Al Mountakhab, lui a rendu un vibrant hommage. Quand le colonel est monté pour recevoir son prix, tout le monde s'est mis debout pour l'ovationner et l'applaudir avec force. Savez-vous ce qu'il a fait de son prix ? Il l'a offert à Baba, le joueur qui a marqué le but de la délivrance à Adis Abeba. Quelle grandeur et quelle générosité d'esprit ! Mes respects mon colonel.