Devant la commission de l'intérieur et des infrastructures, Driss Jettou, encore une fois, a réaffirmé que les prochaines élections seront transparentes. Il a invité les partis politiques à assumer leurs responsabilités. Les promesses de lendemains électoraux qui chantent sont pour le moment sur le papier, dans les discours. La réalité comme toujours résiste aux meilleures intentions. Driss jettou, ministre de l'Intérieur, veut, en tout cas, faire des prochaines élections un moment de vérité pour les différentes forces en présence, l'émanation de la volonté populaire, expression chère au parti de l'Istiqlal. Lors de la commission parlementaire de l'intérieur et des infrastructures du lundi 25 mars consacrée à la présentation du futur dispositif électoral, Driss Jettou a donné le ton de ce que seront les urnes de septembre 2002. Il a insisté sur l'importance de ces échéances pour “l'image du Maroc“ et pour la crédibilité de ses institutions élues. Pour cela, il a annoncé, dans un style tout en finesse, que les partis politiques sont invités à cette occasion à participer à l'écrémage de l'élite politique du pays. En clair, les forces en compétition doivent présenter des candidats propres et compétents et se débarrasser des profils qui ont décrédibilisé le Parlement. Ces derniers traversent les structures partisanes, toutes tendances confondues. Comment s'en débarrasser sans perdre des suffrages importants ? Car, c'est connu, ces candidats ont des moyens de récolter des voix. La course électorale sera d'autant plus serrée en 2002 que le mode d'élection sera modifié, le scrutin de liste à la proportionnelle au lieu du scrutin uninominal à un seul tour en vigueur jusqu'ici que les formations de l'opposition veulent reconduire. Les états-majors de la majorité, excepté le MNP de Mahjoubi Aherdan , ont glosé en circuit fermé sur les avantages de ce nouveau scrutin : réduction de l'achat des voix et du recours à l'argent, vote des électeurs pour un programme au lieu d'une personne… Mais le citoyen-électeur, tenu à l'écart de ces finesses , ne voit pas franchement la différence entre l'un et l'autre mode. Personne ne l'a consulté. On a décidé à sa place. Pour lui, tous les partis se ressemblent. Les candidats, c'est du pareil au même. Il ne se vend pas au plus offrant par ignorance comme on veut le faire croire, mais monnaye son bulletin de vote, sachant que ceux qui le courtisent sont tous des champions des promesses non tenues. Comment changer dans ce cas la manière d'élire sans modifier la façon de faire ? Comment convaincre les Marocains que les élections de 2002 même avec le meilleur mode de scrutin seront différentes sans engager une action pour le retour de la confiance ? La confiance, dans le cas précis, c'est ce qui manque le plus.