Azzeddine Abderrafi est né à l'ancienne médina de Casablanca en 1949. Il s'est adonné au football de quartier à l'âge de huit ans, dans son quartier Zerktouni, à Sidi Fateh. «Je suis né footballeur, mon père était un ancien boxeur connu sous le nom d'Ouled Fatouma. Il présentait des galas durant les années quarante. Mon père m'interdisait de jouer au ballon, il voulait que je poursuive mes études, mais je n'ai jamais laissé ma passion de côté», confie Azzeddine Abderrafi. Abderrafi était très sollicité par les équipes de son quartier, il était la star de ses amis. Ils se disputaient tout le temps pour l'avoir dans leur camp. «On jouait à cinq dans un petit terrain de Sqala, on se donnait au spectacle. Mes amis et moi jouions un football très technique», relève-t-il. En 1961, il rejoint le WAC pour jouer aux minimes, mais il s'est retiré pour évoluer dans les quartiers et s'endurcir. En 1965, il regagne le Raja pour jouer aux minimes. Une année après, il joue aux cadets. Et en 1967, Abderrafi rejoint l'équipe A du Raja. Azzeddine a joué dans l'équipe 1ère du Raja, alors qu'il était encore cadet. Surclassé, il a évolué dans un club de 1ère division. «J'avais joué en compagnie de grands joueurs tels Aaliouate, Abdslam Spania, Abdallah Zahar, Ghandi, Pitchou et les autres…», se rappelle-t-il. «Malgré mon jeune âge, je possédais une haute technique. Le public rajaoui m'appelaît Beckenbauer et ils trouvait mon jeu très élégant dans les stades. Et c'est durant mon évolution au club du Raja qu'on disait de nous les diables verts», confie-t-il. Azzeddine Abderrafi et ses coéquipiers du Raja sont arrivés deux fois jusqu'aux demi-finales lors des championnats nationaux, En 1970, il représente le Maroc au championnat maghrébin de la police. L'équipe de la police qui a été renforcée par des joueurs de l'équipe nationale a remporté la coupe. «En 1970, j'étais parmi 22 joueurs sollicités au sein de l'équipe nationale. J'avais joué un bon nombre de matchs amicaux. En 1975, j'étais sollicité pour renforcer l'équipe nationale de police et j'ai remporté, en compagnie de mes coéquipiers, la coupe maghrébine de la police organisée en Tunisie», raconte-t-il. De 1973-1979, Azzeddine intègre le Wac et remporta trois fois le championnat du Maroc. Il s'y imposa de jour en jour dans ce club par la qualité de son jeu. Aux côtés de Larbi Ahardane, Abdelhak, Moujahid, Abbes, Zeghari et les autres avec lesquels il connaît de grands moments de gloire. Une grande blessure survenue au cours de son parcours footballistique l'a obligé à rester six mois loin des stades. «C'était au cours d'un des derbies du Raja-WAC. Cette blessure était le fruit d'une cloche pied, mon genou s'était bloqué, ce qui a causé une double fracture de ménisque au niveau de mon pied gauche. Je me suis fait opérer et heureusement l'opération a réussi. C'était trop dur à vivre», relève ce dernier. Après un arrêt de six mois, il reprend la compétition au sein de son club le Wac. Il y évolue toute une année. Ensuite il joue dans l'équipe de la Renaissance Sportive de Settat (RSS). «J'ai intégré avec quelques joueurs du Wac l'équipe de Settat qui était en difficulté et qui voulait éviter la relégation en 2e division. Et la RSS est parvenue à garder sa place parmi l'élite», se félicite-t-il. De 1979 à 1984, Azzeddine Abderrafi part à Genève comme joueur et entraîneur de l'équipe de l'ONU. En 1984, il met un terme à sa carrière footballistique. Actuellement, il est employé comme programmeur au siège des Nations Unies. Azzeddine est père de deux enfants : une fille de 20 ans et un garçon de 24 ans. Son fils est un adepte du taekwondo.