«Le football m'a offert la célébrité, l'amour et l'estime des Marocains. C'est mon métier et ma passion auxquels je dois beaucoup», confie Abdessalam Laghrissi. Père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, cet ancien joueur n'a pas hésité un moment à soutenir son fils, Soufiane, qui a décidé à suivre sa voie. Chose faite, d'ailleurs, puisque Soufiane, âgé de 17 ans, évolue, à présent, en tant qu'attaquant dans l'équipe juniors des FAR. Un legs, dont Laghrissi, comme l'appellent ses fans, est très fier. Car cela lui permet de revivre ses tout premiers pas dans le foot. «Très jeune, je jouais au ballon à chaque fois que j'avais un moment libre après l'école. Mes débuts étaient au club sportif de Ksar El Kébir en 1979. A cette époque, j'étais l'un des meilleurs éléments de mon équipe. Ensuite, le club de Bank Chaâbi de la ville de Tanger a fait appel à moi. J'y ai joué pendant trois saisons, de 1979 à 1982», indique l'ex-joueur international. Laghrissi regagne, par la suite, les FAR, où il demeure une longue période allant de 1982 à 1991. Puis, une nouvelle étape dans sa carrière footballistique démarre avec son départ au Golfe pour jouer au Ryan de Qatar. Il y reste seulement une saison (1991-1992) après il revient au Maroc pour jouer au RAJA de Casablanca de 1993 à 1995. Laghrissi repart au Golfe, avec, cette fois-ci, comme destination : Oman. Il a évolué au club Assaouif Al Omani durant trois saisons de 1995-1998 et a été élu deux fois meilleur buteur du championnat d'Oman. De retour au Maroc, il joue pour une seule saison au club des FAR à Rabat (1998-1999). Durant cette saison, Laghrissi a joué la finale de la Coupe du Trône et mis fin à sa carrière de footballeur. Il avait, alors, 40 ans, mais derrière lui une histoire remplie de moments de gloire ancrés dans la mémoire de tous. Ce qui l'a le plus marqué ? Sa participation aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, aux éliminatoires et aux qualifications de la Coupe du monde de Mexico en 1986. «Je n'oublierai jamais ce sentiment de joie et de fierté auquel toute l'équipe nationale a eu droit, grâce à sa belle prestation. Mais durant la Coupe du monde de 1986, j'étais sur le banc de touche. Khalid Labaid, Hidamou et moi étions, malheureusement, blessés», regrette-t-il. S'il en avait la possibilité, Laghrissi aurait remonté le temps. Ses souvenirs lui font revivre des moments éternels : «Je me rappelle du but de qualification de notre équipe nationale à la Coupe du monde du 1994, à Orlando. J'avais marqué un but contre la Zambie. Ce qui nous a permis de poursuivre notre chemin. C'est l'un des moments qui restent intacts dans ma mémoire. El Hadaoui et moi étions les seuls joueurs anciens de l'équipe 1986». Laghrissi a décidé de mettre fin à sa carrière de footballeur pour choisir une autre voie. Après avoir décroché deux diplômes d'entraîneur, il change donc de casquette pour former l'équipe des juniors des FAR de 2000 à 2004. Ensuite, ce sera au tour du club de Ksar El Kébir, équipe de 3e division du championnat national, et de Chabab de Larache. La saison dernière de 2006-2007, il a formé l'équipe des amateurs El Mohite de Asilah. «Je trouve que le championnat du football national s'est dégradé. Notre championnat ne donne plus envie au public de se rendre aux terrains de foot et de remplir les gradins. On se donnait à fond et on restait surtout très enthousiastes à chaque match. A mon avis, les meilleurs footballeurs de notre époque ont toujours su animer le championnat. Les joueurs n'avaient la possibilité de quitter le Royaume qu'à l'âge de 28 ans. Ce n'est qu'en 1986 que les choses ont changé», estime Laghrissi. Et d'ajouter : «Le football est un sport populaire, il faut tout simplement le pratiquer dans les meilleures conditions. La recrudescence des actes de vandalisme au niveau de nos terrains de football, ne peut que contribuer à la chute du niveau du football», confie Laghrissi. Triste pour l'avenir du ballon rond, Laghrissi s'indigne et crie sa colère. Il aurait bien voulu que les années d'or du football national reprennent. C'est ce que souhaite tout passionné comme lui.