Demain, l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) devrait tenir son assemblée générale ordinaire. Sauf que celle-ci ne sera pas si ordinaire que cela. Et pour cause. Sera à l'ordre du jour l'élection du nouveau président. Une fonction qui, selon les statuts de l'Aivam, peut être briguée par n'importe lequel de ses membres et s'étend sur un mandat de trois ans. Avant de «pronostiquer» sur l'identité de son successeur, une question s'impose : que retenir du bilan de M. Larhouati ? Mais d'abord, le bilan de l'Aivam pour ces dernières années, qu'il soit négatif ou positif, n'est pas à mettre uniquement à l'actif de son président sortant. C'est aussi le fruit d'une action collégiale, celle de tous les membres de ladite association. Ceci étant, et le moins que l'on puisse dire (pour répondre directement à cette question), c'est que l'Aivam a beaucoup gagné sous la présidence de Mohamed Larhouati, en notoriété comme sur le plan commercial. En effet, le marché automobile a considérablement évolué durant les trois années écoulées passant de moins de 50.000 ventes en 2003 à plus de 84.000 en 2006. Une véritable «traversée du désert» comme l'a si bien dit l'un des professionnels du secteur. D'accord beaucoup de paramètres sont entrés en jeu : diversification de l'offre, facilité d'octroi des financements, lancement de la voiture économique… etc, mais le travail de l'Aivam est bien là. Et qu'on le veuille ou non, M. Larhouati y est pour quelque chose. Cet homme qui, il y a quelques jours encore, était aussi le directeur général d'Auto-Hall, a largement fait preuve d'engagement pour le secteur automobile, et même de militantisme auprès des hautes institutions publiques. On le dit même assez proche du Premier ministre, qui a souvent répondu à son invitation pour l'inauguration des précédentes éditions du Salon Auto-Expo. Autre accomplissement de l'Aivam sous le règne de M. Larhouati, l'acquisition et l'aménagement de son siège, à Casablanca. Des locaux inédits, achetés cash par l'Aivam et qui contribuent à son image et sa crédibilité. Maintenant pour ce qui est de son successeur, il n'avait évidemment pas encore été élu à l'heure ou nous mettions sous-presse. Cependant, un nom revient souvent dans les couloirs de l'Aivam : celui de Abderrahim Benkirane, le P-dg de Sopriam (l'importateur des marques Peugeot et Citroën), dont il se dit qu'il a toutes les chances d'être élu. Celui-ci, contacté par ALM, n'a ni confirmé ni infirmé sa candidature. Ceci étant, s'il présente sa candidature, celle-ci devrait convaincre et rassurer plus d'un membre de ladite association et ce, lorsqu'on connaît le côté actif et les qualités de ce manager. Né en 1957, M. Benkirane a fait ses classes supérieures aux Etats-Unis (MBA et Bachelor à l'Université de Washington DC, puis diplôme de Senior Executive Management à Harvard). De retour au Maroc, il débarque sur le marché du travail en entrant, en 1987, chez Beiersdorf S.A Casablanca, filiale de l'un des leaders mondiaux des produits cosmétiques. Il en deviendra le DG trois ans plus tard, soit bien avant de rejoindre le groupe Bugshan (1997) en tant que «conseiller du président». Un an plus tard, le groupe Bamaarouf le contacte pour lancer Suzuki au Maroc. M. Benkirane y occupera les fonction de DG jusqu'en 2004, année où il sera nommé à la tête de Sopriam. Quoiqu'il en soit et quelle que soit l'identité du nouveau président de l'Aivam, se profileront plusieurs chantiers face à lui. Parmi les sujets à résoudre ou à revoir, la vétusté du parc, la réforme de quelques modalités administratives relatives aux importations ou encore l'amélioration des conditions d'organisation du Salon Auto-Expo.