Celle qui était considérée comme l'Aretha Fraklin moderne s'invite à l'Uzine (Casablanca), samedi 9 janvier à 16h. Cette fabrique culturelle organise en partenariat avec la Cinémathèque de Tanger, la projection d'un bouleversant documentaire autour de la vie d'Amy Winehouse depuis sa naissance jusqu'à sa tragique mort en juillet 2011 à l'âge de 27 ans, d'une overdose d'alcool. Le classique amour, drogue et Jazz y est raconté de la plus «trash» des manières. Un travail dérangeant, dénonciateur et très authentique signé Asif Kapadia. Amy Winehouse. Elle n'était ni heureuse ni équilibrée. En quête continue d'un amour fou et démesuré, elle a fini par être victime, entre autres, de ses démons intérieurs et, vu les faits, de son entourage. Son entourage a en effet été pointé du doigt, au même titre que les médias et l'industrie du divertissement qui ont pour leur plupart profité de sa descente aux enfers. Pour ce film qui, reste très proche de la fiction sans en être une, le réalisateur a eu recours à des images d'archives, des enregistrements très intimes et des confessions de sa famille, amis, ses managers et même son garde du corps, nous livrant ainsi le plus authentique des récits. «Amy» a été présenté en séance de minuit lors de la dernière édition du Festival de Cannes. On y voit la jeune enfant « joyeuse » entourée de ses amies et sa maman. Mitch Winehouse, le père, était quasiment absent avant que sa fille, abandonnée, fasse carrière dans la musique et qu'elle sombre dans la drogue. Chose qui ne s'est faite qu'après déménagement de l'artiste londonienne dans son propre appartement. Très jeune, boulimique et sous antidépresseurs, elle a rencontré Blake Fielder-Civil, celui qui deviendra ensuite son mari avant qu'il purge en prison et demande le divorce pour «adultère». Ce qui était censé être une amourette d'été pour Amy a été présenté par ce film comme la première cause de sa déchéance. Il aurait profité de sa richesse exponentielle et même saboté ses cures de désintoxication pour s'approvisionner à ses dépens. Durant sa très courte expérience de mariage, Amy a goûté à la méthamphétamine, au crack (cocaïne), et à l'héroïne. Sa consommation déraisonnée de ces substances, en plus de l'alcool, a fait de la jeune, alors en plein essor artistique, la risée numéro 1 des médias, présentés à juste titre comme de vrais charognards par Asif Kapadia. Amy est souvent décrite comme «la première star autodétruite sur l'autel de la violence Internet». Etant peu préparée au succès, elle a été en effet la première et peut-être la seule à en subir les conséquences. La plus jazzy des stars de son époque, elle a quitté trop tôt laissant une grande morale et léguant derrière elle un patrimoine artistique très personnel. Auteur et compositrice, elle n'écrivait qu'en se basant sur son vécu. Ceci n'est autre que l'un de ces documentaires dont l'excellente technique de récit vous fait regretter le fait d'y avoir plongé sans pour autant parvenir à vous en détacher. Que vous soyez fan d'Amy Winehouse ou que vous ne l'ayez connue qu'à travers son «Back to Black», ce très dérangeant travail réalisé par Asif Kapadia risque de saisir votre âme. Il est présenté samedi à 16h à l'Uzine et l'entrée est gratuite.