ALM : Vous incarnez, dans le film, un rôle différent de vos personnages précédents. Parlez-nous en... Abdellah Ferkous : Je suis fier de cette expérience. Lors du tournage, il s'est avéré à mes yeux qu'Ahmed Boulane nourrit des liens d'amitié avec les artistes. D'ailleurs, il a réservé le même traitement à Bouchra Hraich, entre autres, qui s'est glissée dans la peau de mon épouse. Alors, lorsque le réalisateur, également producteur, se comporte de la manière, l'artiste mesure davantage sa valeur. C'est pour cela que j'ai apprécié mon travail avec Ahmed Boulane. ALM : Bouchra, comment était cette expérience d'«épouse» avec Ferkous?
Bouchra Hraich : Nous avons déjà eu des rôles pareils à «Elferrouj». Dans «La isla», le fil conducteur consiste, au-delà de la vie de couple, en l'histoire d'un militaire qui part dans une île pour mener un combat autour de celle-ci. ALM : C'est donc une histoire politique?
Bouchra Hraich : Il est vrai que cette dimension est suscitée mais d'une manière camouflée. Il s'agit plutôt d'une parodie. ALM : Vous êtes connus tous deux pour vos rôles comiques. Comment expliquez-vous ce changement ?
Bouchra Hraich : La comédie n'est pas une fin en soi. C'est un moyen pour véhiculer un message. D'ailleurs, le film met l'accent sur un conflit autour d'une île. Le tout avec un traitement cinématographique faisant valoir une dimension humaine. ALM : Quel a été votre apport pour le film ? Abdellah Ferkous : Plutôt quand un réalisateur offre un soutien à l'acteur, celui-ci se sent à l'aise. Pour ma part, j'essaie de suivre les directives du réalisateur de manière que chacun trouve son compte. Et avant d'être réalisateur, Ahmed Boulane est acteur. Bouchra Hraich : J'aimerai bien abonder dans le même sens. Ce réalisateur également interprète fait qu'il soit conscient des capacités d'Abdellah Ferkous qui peut allier comédie et drame. D'autant plus que mon collègue a eu un premier rôle, donc Ahmed Boulane est vivement remercié d'avoir fait confiance en Ferkous puisqu'il croit en ses capacités. Donc un premier rôle dans une apparition différente est une occasion rarissime. Par là, Ahmed Boulane désirait rompre avec le stéréotype comique de Ferkous. Abdellah Ferkous : On peut être sûr des capacités de tout acteur qui fait du théâtre. Bouchra Hraich : J'aimerais bien ajouter que le métier de direction d'artistes n'existe pas au Maroc. Or avec Boulane, on peut discuter de nos soucis autour du personnage à interpréter. ALM : A force d'interpréter des rôles de couple, certains fans avaient l'impression que vous étiez mariés en réalité… Bouchra Hraich : Y a rien en réalité…
Abdellah Ferkous : Quand on a eu la première expérience à travers « Trik Marrakech », elle était réussie. Pour sa part Bouchra parvient à interpréter un rôle tel que le réalisateur l'a conçu comme elle vient en aide à ses collègues pour que les scènes soient réussies. ALM : Est-ce que vos salaires ont augmenté ? Bouchra Hraich : c'est la valeur artistique d'une œuvre qui compte. Il est certain que le salaire demeure important et augmente parce qu'on doit bâtir une carrière. Abdellah Ferkous : Ce qui importe aussi c'est le choix de l'œuvre artistique. Quelle est la valeur ajoutée du festival pour vous ? Bouchra Hraich : Quand on assiste à un festival international qui se tient sous le Haut patronage de SM le Roi, ce n'est pas en tant qu'acquis artistique. C'est plutôt un acquis pour le tourisme comme cela a été le cas pour l'hommage rendu au cinéma indien dont les responsables ont eu l'idée de revenir tourner au Maroc. ça vous dit d'interpréter un rôle dans un film indien ? Bouchra Hraich et Abdellah Ferkous: Pourquoi pas !