MIM Consulting Maroc qui vient de signer un partenariat avec la Chambre de commerce et d'industrie de Casablanca s'engage à accélérer le processus de pénétration du marché chinois. Parmi ses actions, le Maroc a désormais un pavillon d'exposition permanent à Shanghai à travers les équipes du cabinet de consulting et le partenariat avec Maroc Export. Explications. Les dés sont jetés. MIM Consulting Group effectue sa première sortie médiatique et ce aux côtés du président de la Chambre de commerce et d'industrie de Casablanca. Une double tonalité en somme pour démontrer, non seulement, que la stratégie des Chambres de commerce a changé mais que le programme de l'entité privée s'inscrit dans la stratégie nationale orientée vers la conquête de nouveaux marchés à travers le Maroc. La Chine représentant un terrain encore très peu visité et tâté par les hommes d'affaires marocains. C'est dans cette optique que le cabinet fondé par Tarik Bennouna et Mehdi Laraki qui s'est déjà exporté dans le domaine du thé, il y a déjà quelques années en Chine, s'est fixé comme vocation d'accompagner les hommes d'affaires marocains pour pénétrer le marché chinois. La tâche n'est pas simple et sous-entend bien des précautions. Les deux associés se proposent d'offrir un accompagnement face à des modes opératoires qui sont différents de ceux pratiqués au Maroc. L'exercice n'est pas simple mais il en vaut la chandelle lorsque l'on sait que les deux pays possèdent certaines similitudes culturelles pour ne citer que le fort respect pour les anciens et la boisson nationale (thé). «L'idée d'origine émane de Mehdi Laraki. Et à aujourd'hui nous sommes la première société marocaine basée à Shanghai qui traite le business entre le Maroc et la Chine», déclare Tarik Bennouna qui a à son actif 15 ans d'expérience en matière de stratégie de développement auprès de multinationales américaines au Maroc. Les spécificités des négociations avec les chefs d'entreprises chinois sont réelles et les sociétés marocaines, même à fort potentiel, risquent de s'essayer à plusieurs reprises avant de trouver le bon réseau et les bons processus pour déployer leurs affaires. Et c'est pour faciliter cet accompagnement qu'un partenariat a été signé entre le cabinet de consulting et la Chambre de commerce et de l'industrie de Casablanca. «Après plusieurs discussions, nous avons décidé d'opter pour un cabinet qui aiderait les membres de la chambres de commerce et d'industrie de Casablanca dans leurs démarches pour conquérir la Chine. Avoir le Maroc comme plate-forme de l'Afrique vers la Chine représente aussi un objectif indéniable. En tant que président de la Fédération des chambres de commerce et d'industrie du Maroc, le but est aussi de généraliser ce modèle au reste du Royaume», précise de son côté Mustapha Amhal, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Casablanca. Les enjeux sont clairs lorsque l'on sait qu'en termes de balance commerciale, les exportations chinoises vers le Maroc sont estimées selon le HCP et l'Office des changes à pas moins de 2.700 millions d'euros (2014)… Les exportations marocaines vers la Chine n'atteignant que 236 millions d'euros (2014) ; le taux de couverture devra être progressivement comblé… La société implantée depuis un an à Shanghai et ayant des vues sur Jakarta, en 2016 entend bien accompagner cet élan national. Son implantation à Moscou, également opérationnelle, permettra d'assurer la conquête d'autres marchés. Sans révéler des chiffres d'investissements d'installation, Tarik Bennouna fera bien de souligner les particularités des procédures administratives chinoises. «Il faudra compter neuf mois pour créer un bureau de trading en Chine. L'obligation de recruter un effectif précis comprenant des salariés du pays hôte fait partie aussi des règles relatives au monde des affaires. La mise en confiance entre les deux partenaires chinois d'un côté et marocain de l'autre est très importante. Le fait d'avoir un bureau dans la zone offshore qui permettra à nos clients de tenir des réunions avec leurs partenaires chinois donne de la crédibilité», poursuit M.Bennouna. Accompagner les entreprises marocaines à tous les niveaux c'est donc le challenge que se sont fixé les deux associés. S'entourant d'un top management recruté avec une double culture généralement franco- chinoise, les domaines d'expertise du cabinet vont de l'agroalimentaire, l'industrie, le textile, en passant par les produits cosmétiques. Pour l'heure, une dizaine de partenaires marocains ont suivi le cabinet pour dénicher des opportunités commerciales à l'export. Le gain de temps et d'argent sont, aussi, les arguments avancés par le co-fondateur du cabinet. Le décalage horaire de huit heures ne représentant plus un frein puisque le bureau de Shanghai assure la transition avec les futurs partenaires chinois. Et pour faciliter la mise en relation, MIM Consulting Group est désormais membre de la Chambre de commerce de Shanghai. Deux autres partenariats, signés avec une fiduciaire et un cabinet juridique permettront de faciliter les procédures administratives. Les associés ne comptent pas s'arrêter là. Le rapprochement stratégique avec le groupe Hailang, qui entend ouvrir 1.000 supermarchés en Chine, d'ici 2019 promet des niches pour les investisseurs marocains. Et pour boucler la boucle, le récent partenariat exclusif avec Shanghai Investment Fund permettra d'effectuer des levées de fonds nécessaires de telle sorte à apporter des solutions financières aux futurs exportateurs marocains. Du côté marocain, les entités institutionnelles comme Maroc Export, AMDI et les commissions économiques des ambassades ont été associées à un tel processus de telle sorte à créer une synergie. Et pour donner davantage de visibilité aux produits marocains, le cabinet a signé un partenariat avec Maroc Export pour la mise en place d'un pavillon «Maroc» au sein d'un programme commercial intégré autour de Shanghai. Tenu de manière permanente grâce aux équipes du cabinet de consulting, une telle vitrine permettra de doper le business et de pousser les chinois à consommer davantage marocain. Le terrain est propice quand on sait que la population chinoise est très friande de nouveautés et de changement. Les entreprises marocaines devraient en profiter pour créer de la richesse et réduire le gap entre les entrées et les sorties en termes de négoce entre les deux pays. C'est possible. Par de l'expertise et une nouvelle vision gouvernementale !