Ils sont au total 256 établissements et entreprises publics (EEP) à couvrir sept groupes sectoriels au Maroc. 30% d'entre eux opèrent dans le secteur socio-éducatif, 21% dans le secteur de l'habitat et du développement territorial, 12% dans l'agriculture et la pêche maritime et 15% dans le secteur énergétique. De par leur forte implantation régionale et leur rôle dans la dynamique économique du Royaume, les EEP sont appelés à consolider davantage leur performance et par conséquent renforcer la contribution substantielle du portefeuille public au développement territorial du Maroc. Le projet de loi de finances 2016 vient doter les établissements et entreprises publics des outils adéquats en vue de mener à bien les mutations qualitatives du développement socio-économique et maintenir l'essor illustré par la consistance du portefeuille public et de la constante évolution de ses performances opérationnelles et financières. Tour d'horizon des principales dispositions du budget 2016. Investissement : Le rééquilibrage régional assuré 108 MMDH est le volume d'investissement prévisionnel des EEP au titre de l'exercice 2016. Ces investissements se maintiennent à un palier élevé dépassant les 100 MMDH par an depuis 2010. La répartition sectorielle montre que 97% des investissements des EEP seront dédiés, en 2016, aux secteurs des infrastructures, des transports, de l'eau, de l'énergie, des mines et de l'agriculture. Le secteur social, des finances et de l'habitat y sont également concernés. En termes de répartition régionale, un rééquilibrage a été constaté. La région Casablanca-Settat a vu sa part basculer de 40,5% en 2014 à 36,8% en 2016. Cette baisse est venue en faveur des autres régions telles que Rabat-Salé-Kénitra qui a vu sa part s'affermir de 4,8 points (26,4%) . Il en est de même pour Drâa-Tafilalt, Guelmim-Oued Noun, Fès-Meknès et Dakhla-Oued Eddahab dont les parts ont connu des augmentations respectives de 0,1 point, 0,13 point, 0,25 point et 0,12 point. Des transferts budgétaires de l'ordre de 25 MMDH En 2016, les transferts budgétaires de l'Etat vers les EEP s'articuleront autour de 25 MMDH. Ces transferts seront destinés aux dotations de capital et d'équipement et au fonctionnement notamment des EEP opérant dans les secteurs sociaux, agricole et d'infrastructures. La mobilisation de ces subventions s'explique essentiellement par l'accompagnement des investissements des EEP impliqués dans le programme autoroutier, le projet de Ligne à Grande vitesse, l'amélioration de la production d'énergie et des mines ainsi que les programmes destinés à l'amélioration de l'enseignement, de la recherche scientifique, de la création de nouveaux CHU et des programmes dédiés au monde rural. Pour rappel, les réalisations en matière de subventions budgétaires en faveur des EEP se sont élevées à 17,29 MMDH à fin août, soit un taux de réalisation de 67% par rapport aux prévisions actualisées de l'année 2015, à savoir 25,77 MMDH. Hausse de 6% des produits provenant des EEP La valeur des produits versés par les EEP bénéficiaires connaîtra un retrait en 2016. Ces produits s'élèveront à 8,5 MMDH contre 9,5 MMDH en 2015. Considérant la non-reconduction de l'opération exceptionnelle relative à l'octroi en 2015 de la licence 4G, les produits provenant des EEP programmés au titre de 2016 par rapport à l'exercice s'inscriraient en hausse de 6%. Une progression justifiée par l'augmentation des contributions de Bank Al Maghrib et de SODEP, en parallèle à l'introduction de nouveaux EPP contributeurs à savoir l'ONHYM, le CNPAC et la CCG. Par ailleurs, les dividendes et parts de bénéfices représentent près de 67% des prévisions au titre des produits à provenir des EEP en 2016. Chiffre d'affaires : La performance fixée à 6% Les EEP devrait atteindre un chiffre d'affaires prévisionnel de l'ordre de 223,8 MMDH, en progression de 6% par rapport à 2015. Cette évolution serait portée par l'amélioration escomptée du chiffre d'affaires d'OCP, l'ONEE, la RAM et des régies de distribution. Le même taux de progression serait relativement atteint au niveau de la valeur ajoutée. La valeur ajoutée des EEP s'établirait en 2016 autour de 75 MMDH, en hausse de 5% par rapport aux probabilités de clôture de 2015, année durant laquelle l'OCP, l'ONEE, la CDG, la RAM et l'ANCFCC vont produire près de 60% de la valeur ajoutée. Les charges d'exploitation, hors dotations, s'élèveraient à 193 MMDH en 2016, soit une hausse de 5% par rapport à 2015. Cette augmentation est le fait principalement de la RAM, de l'ONEE, des Régies de distribution, de l'ANP, de BAM, de l'ONCF et de l'ONDA. 24,7 MMDH de charges financières en 2016 Selon les prévisions établies dans le cadre du projet de loi de Finances 2016, les charges financières des EEP devraient atteindre 24,7 MMDH, en hausse de 5% par rapport à l'exercice précédent. Ces charges présenteront l'équivalent de 11% du chiffre d'affaires en 2016 contre 11,2% en 2015 et 10,4% en 2014. Les résultats courants bénéficiaires du secteur des EEP s'inscriraient également en hausse en 2016. Ils se situeraient autour de 31,1 MMDH, en progression de 1,3% par rapport à l'exercice 2015, et ce en raison de la hausse escomptée des résultats courants de l'ONDA, du groupe TMSA et de l'ADM. Les résultats courants déficitaires marquent pour leur part un retrait de 500 millions DH par rapport à 2015. Notons que les résultats d'exploitation évolueront favorablement en 2016 en relation avec l'amélioration des résultats du groupe OCP, l'ONEE, l'ONDA et ADM.