ALM : Quelle est la particularité de «60 minutes pour comprendre» en comparaison avec d'autres émissions de Medi 1 TV ? Hanane Harrath : Sur notre chaîne, nous avons déjà une offre très riche en émissions arabophones dédiées à l'actualité, la politique, la société, la génération Y et au sport. «60 minutes pour comprendre» est faite pour compléter cette plate-forme en devenant la première émission d'actualité francophone quotidienne, non seulement à Medi 1 TV, mais dans le paysage télévisuel marocain de manière générale ! C'est là sa première particularité. La seconde, c'est que c'est la première émission en direct interactive, qui permet aux téléspectateurs et à notre communauté digitale (3,2 millions de fans sur Facebook et plus de 660.000 followers sur Twitter) de réagir à ce qui est dit en plateau en commentant ou posant des questions aux invités. Et enfin la troisième particularité de «60 minutes pour comprendre», c'est qu'elle prend le temps d'expliquer un fait d'actualité, de le mettre en perspective, et d'en décliner les différents enjeux. Elle répond en ce sens à notre vision éditoriale, qui est d'informer et de former, c'est-à-dire de proposer aux téléspectateurs les moyens de se forger une opinion documentée sur un sujet. Et qu'est-ce qui a motivé une émission à l'instar de «60 minutes pour comprendre»? Notre idée était d'abord d'instaurer un rendez-vous quotidien pour commenter et expliquer l'actualité nationale, régionale et internationale depuis le Maroc et avec un regard marocain. Nous voulions promouvoir un regard du sud vers le sud, mais aussi vers le nord, c'est-à-dire un regard marocain sur le continent africain et aussi sur l'Europe et au-delà. La lecture des événements internationaux, qui sont riches, denses, qui bouleversent les rapports géopolitiques, est souvent le monopole de grands groupes médiatiques étrangers qui diffusent leurs propres grilles de lecture, à partir de leurs paradigmes. Nous voulions proposer un autre regard, nourri de nos cadres de connaissances, et ce non pas nécessairement afin de contredire l'autre regard (bien que cela puisse arriver), mais surtout de le compléter et de l'enrichir. Nous avons plus que jamais besoin de regards croisés sur les grands enjeux de notre temps, et pour avoir ces regards croisés, il faut installer, conforter et diffuser cette vision marocaine. Et pour rendre accessible cette vision sur la scène régionale et internationale, nous avons fait le choix d'une émission francophone, capable de rivaliser avec les talk-shows les plus réputés de la scène francophone, et ce tout en gardant un prisme marocain et local dans le traitement de l'information. Quel genre de public ciblez-vous ? Nous désirons répondre aux attentes d'un public exigeant, qui cherche une source d'expertise pour mieux comprendre l'actualité. Nous nous adressons donc à un large public francophone au Maroc, au Maghreb, en Afrique subsaharienne et en Europe, où l'émission peut toucher des publics ouverts sur l'actualité du Maroc et de la région. Encore une fois, nous voulons véritablement toucher des publics qui veulent entendre une voix locale sur les grands enjeux qui traversent le Maghreb et le monde. Ainsi, ils peuvent la trouver chez nous. Envisagez-vous d'augmenter le taux d'audience pour la chaîne à travers cette émission ? Avec «60 minutes pour comprendre», Medi 1 TV conforte son leadership info et offre un talk-show d'actualité marocain. Par la particularité d'émission francophone, nous pouvons élargir l'audience et capter un bassin qui est, jusqu'à présent, peu présent sur la télévision marocaine en général. De plus, l'émission a, depuis son lancement le lundi 31 août, trouvé un très bon accueil par les téléspectateurs ainsi que par les communautés digitales et les influenceurs, aussi bien nationaux qu'internationaux. L'émission jouit d'une audience grandissante sur le réseau Twitter, et d'un engagement certain de la communauté digitale. Comment envisagez-vous l'impact d'une telle émission sur le champ audiovisuel marocain ? A travers 60MPC, nous voulons montrer aux Marocains qu'ils sont en mesure de traiter l'actualité, et pas seulement marocaine, par eux-mêmes. Nous voulons qu'ils s'approprient l'actualité pour l'analyser à partir de leur regard et leurs expériences. Aussi, nous accueillons des personnalités très actives et très innovantes : nous voulons être le relais de leurs compétences qui nourrissent cette vision et ce regard marocain évoqué précédemment. Quel est votre critère de choix des invités ? Les critères de choix sont calés sur les objectifs de l'émission, qui a pour objectif d'offrir un traitement différencié de l'actualité, en l'éclairant d'une façon complète pour mieux la comprendre. Pour cela nous faisons appel à la fois à des experts capables d'apporter les connaissances nécessaires pour la mettre en perspective (des universitaires, des chercheurs), et des gens du terrain qui font part de leur expérience et apportent la partie strictement factuelle nécessaire pour mesurer les enjeux d'une actualité. Nous voulons également produire un regard marocain sur l'actualité, mais cela ne nous empêche pas, quand le sujet s'y prête, de croiser les analyses avec des experts internationaux sur certains sujets. «60MPC» ne s'interdit donc pas de faire appel quand c'est nécessaire à des spécialistes étrangers reconnus dans leurs domaines, qu'ils soient installés au Maroc ou a l'étranger. Car l'enjeu pour nous c'est non seulement de porter ce regard marocain, mais de le croiser avec d'autres : car dans ce monde bouleversé, on a véritablement besoin de cette culture de l'échange, de l'apprentissage mutuel, du dialogue sur des sujets importants qui touchent à un avenir commun. Quelle serait votre démarche pour sensibiliser le public ? Nous traitons, aussi souvent que l'actualité nous y invite, des sujets les concernant au plus près, pour leur proposer des outils de compréhension pertinents et de qualité. C'est une exigence que nous nous imposons en tant que leader info. De surcroît, nous mettons les téléspectateurs à contribution, en leur donnant la possibilité de réagir et de poser des questions aux invités. Cette émission est aussi et d'abord la leur, nous voulons qu'ils aient la possibilité d'y participer autant que possible.