La visite de travail et d'amitié de deux jours effectuée au Maroc par le président français François Hollande marque indéniablement un nouveau tournant dans les relations bilatérales entre le Royaume et la France. En 48 heures, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président français ont donné un nouvel élan au partenariat exceptionnel qui lie les deux pays après une période difficile qui semble aujourd'hui loin derrière. «Je suis venu à Tanger dans le cadre d'une visite de travail et d'amitié qui était préparée depuis plusieurs mois. Je voudrais que nos deux pays entrent dans une nouvelle phase de partenariat», a déclaré François Hollande peu après son arrivée à l'aéroport international Ibn Battouta. Une nouvelle phase qui se traduit concrètement par la signature de la déclaration conjointe franco-marocaine relative à la coopération en matière de formation d'imams, sous la présidence de SM le Roi Mohammed VI et du président de la République française. Le ministre des habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a qualifié la signature de cette déclaration «d'événement diplomatique important» ajoutant que «c'est pour la première fois qu'une déclaration en ce sens est signée entre un pays musulman et un Etat laïc et qui porte sur des questions fondamentales relevant de l'usage de la religion et ose mettre le doigt sur les points devant identifier le rôle de la religion en tant que source du bienfait, de la paix et de l'amour». Le ministre a précisé qu'au terme de cette convention, le Maroc se chargera de la formation d'imams dont la sélection se fera conformément aux modalités arrêtées par l'Institut Mohammed VI de formation des imams prédicateurs et des prédicatrices et en lien avec les mosquées et les associations de mosquées en France, relevant qu'une formation supplémentaire sera dispensée en France selon les modalités arrêtées par les autorités françaises.
Un partenariat sur les rails Par ailleurs, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accompagné de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan et de SAR le Prince Moulay Rachid, et le président de la République française ont procédé, à Tanger, à l'inauguration de l'atelier de maintenance des Trains à grande vitesse, un projet structurant favorisant le transfert de technologies et de savoir-faire entre les deux pays. Réalisé pour un investissement global de 640 millions de dirhams, cet atelier fait partie intégrante du projet de Ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Casablanca qui prévoit également la réalisation d'une ligne nouvelle Tanger-Kénitra de 200 km en double voie électrifiée, la construction de bases travaux à Kénitra et Tnine Sidi El Yamani, le réaménagement de deux installations terminales (gares de Kénitra et de Tanger), l'acquisition de 12 Trains à grande vitesse et l'aménagement de nouvelles gares LGV à Tanger, Kénitra, Rabat-Agdal et Casa-Voyageurs. La coopération dans le secteur ferroviaire entre les deux pays prend ainsi un nouveau départ. «Nous avons créé une joint-venture avec la SNCF (Société nationale des chemins de fer français) pour profiter d'une trentaine d'années d'expertise de la société française, et ce à raison de 60% par l'ONCF (Office national des chemins de fer, ndlr) et 40% par la SNCF, ce qui va permettre une montée en savoir-faire et en expertise de l'ONCF et favoriser à terme son exportation à d'autres pays de la région, dont ceux africains», a déclaré le directeur général de l'ONCF, Mohamed Rabii Khlie. Il s'agit là d'une nouvelle facette de la coopération maroco-française appellée aujourd'hui à se renforcer. Il faut préciser dans ce sens que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a eu, au Palais Marchane à Tanger, des entretiens officiels avec le président de la République française. Ces entretiens ont porté sur la volonté et l'ambition renouvelée des deux pays de renforcer le partenariat d'exception qui lie le Maroc et la France. Ils ont été l'occasion pour se féliciter du socle historique fort du partenariat Maroc-France, et réitérer le cap ambitieux et la vocation pionnière et avant-gardiste Avec MAP