Les accidents de la route sont en augmentation. Cette tendance à la hausse s'est confirmée durant les 6 premiers mois de l'année 2015. Selon les statistiques du ministère de l'équipement, du transport et de la logistique, le nombre des accidents a atteint 35.769, soit une hausse de 11,34% par rapport à la même période de l'année 2014. Seule bonne nouvelle : malgré la flambée des sinistres, nos routes ont été moins meurtrières durant les 6 premiers mois. Contre toute attente, le nombre de tués sur nos routes a enregistré une baisse de 0,72% pour s'établir à 1.512. Les accidents mortels, au nombre de 1.318, ont de fait reculé de 1,86%. En revanche, le nombre de blessés graves et de blessés légers reste toujours aussi important. Les chiffres du ministère font état de 4.364 blessés graves ( +1,82%) et 46.401 blessés légers (+11,30%). Si l'on analyse à présent les statistiques provisoires du mois de juin 2015 par comparaison à celles de juin 2014, on constate que tous les indicateurs sont en hausse à l'exception du nombre de blessés graves qui a clôturé ce mois charnière par une baisse. La mortalité sur nos routes au mois de juin repart à la hausse. Ainsi, 248 personnes ont perdu la vie, ce qui représente une augmentation de 7,83% par rapport à juin 2014. Cette situation s'explique en partie par une hausse des accidents mortels. Ceux-ci se sont chiffrés à 221, en hausse de 3,76%. Il en va de même pour les accidents non mortels qui ont enregistré une hausse record (+ 14,21%), pour s'établir à 6.524. Pour leur part, les blessés légers ont été plus nombreux. Les chiffres du ministère font ressortir un total de 8.659 en juin 2015, soit + 15,72% par rapport au même mois de l'année précédente. En périmètre urbain, la situation reste alarmante comme le confirment les derniers chiffres de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Durant la semaine du 17 au 23 août, 19 personnes ont trouvé la mort et 1.331 ont été blessées, dont 65 grièvement dans 997 accidents de la route. Le facteur humain reste la première cause des accidents dans notre pays. Le non-respect du code de la route et le manque de civisme des usagers de la route sont à l'origine de cette criminalité routière. L'excès de vitesse, le défaut de maîtrise des véhicules, l'inadvertance des conducteurs et des piétons, la conduite en état d'ivresse et le non-respect du stop en sont les principales causes. Concernant le contrôle et la répression des infractions de la circulation et du roulage, les services de sûreté ont enregistré 32.391 contraventions et rédigé 11.876 procès-verbaux qui ont été soumis au parquet. On notera que 20.515 amendes à l'amiable ont été notifiées. Toujours selon la DGSN, 7.187.100 dirhams ont été recouvrés, 4.278 véhicules mis en fourrière municipale, 7.445 permis retirés et 153 véhicules saisis. Un code de la route moins rigide ? Se dirige-t-on vers un code de la route plus souple ? C'est du moins ce que laisse entendre le projet de loi 116.14 modifiant et complétant la loi n°52.05 relative au code de la route. Ce texte qui a déjà été examiné par le Conseil de gouvernement apporte plusieurs nouveautés en vue de simplifier les procédures et rendre le code de la route plus flexible. Ainsi, en cas de stationnement interdit ou dangereux, les véhicules ne seront plus mis en fourrière pendant 24 heures, au lieu de cela, vous n'aurez qu'à payer une contravention. L'immobilisation des véhicules non soumis à la visite technique n'est plus de mise. Dans ce cas, l'automobiliste paie une contravention et procède à la visite technique de son véhicule. Parmi les autres nouveautés, on notera que les autorités ne pourront réquisitionner le permis de conduire que dans le cas d'un accident de la circulation avec des circonstances aggravantes liées soit à la conduite en état d'ébriété ou sous l'effet de drogue, soit à un délit de fuite, et ce après que la justice eut statué sur l'affaire. Le projet de loi entend, par ailleurs, mettre fin au désordre qui caractérise le secteur de l'enseignement de la conduite. La notion d'apprentissage de la conduite en tant que service payant sera établie dans le texte de loi, ce qui donnera lieu à la mise en place d'une tarification fixe via une loi organique dont l'élaboration est prévue ultérieurement. Le secteur de l'immatriculation devrait, lui aussi, connaître une restructuration avec la mise en place d'un système d'agrégation par l'administration censé mettre fin à «l'anarchie que connaît actuellement le métier», selon les termes du texte de loi. Près de 500.000 infractions en 3 mois En l'espace de 3 mois (du 15 mai au 16 août 2015), la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a enregistré 471.367 infractions au code de la route et de roulage dans l'ensemble des villes du Royaume. Selon les services de la DGSN, 285.424 ont été acquittées par le paiement d'amendes transactionnelles et forfaitaires alors que 185.943 infractions ont fait l'objet de procès-verbaux soumis aux parquets généraux compétents. Par ailleurs, 64.604 infractions ont été détectées par radar, tandis que 60.370 véhicules (voitures, camions et motos) ont été mis en fourrière municipale. Ces infractions concernent principalement le non-port de la ceinture de sécurité (58.283 infractions), l'utilisation du téléphone portable durant la conduite (47.558 infractions), le non-respect du feu rouge (43.070) et du stop (11.993). Il y a aussi lieu de relever le non-respect de la priorité à droite (9.099), la circulation en sens inverse (2.367), le dépassement non autorisé (1.148) et le non-port du casque pour les motocyclistes (66.710).