La montagne a accouché d'une souris. Depuis plusieurs jours, les marchés financiers, la communauté des affaires et les milieux économiques attendaient une communication officielle et claire de la part de la direction de la Samir. Et depuis l'éclatement au grand jour de la crise qui, en fait, couvait depuis des années, avec l'arrêt des activités de raffinage et la suspension du titre Samir de la cote de la Bourse de Casa, la direction générale de la raffinerie distille les informations au compte-gouttes sans avoir jamais réussi véritablement à rassurer la place. Après deux premiers communiqués officiels, rendus publics, le 5 puis le 6 août, les milieux se faisaient l'écho depuis 24 heures d'une « grande annonce imminente ». Presque une semaine plus tard, ladite communication est tombée mais sans vraiment apporter des réponses franches aux questionnements et aux craintes. Ainsi, on apprend dans le troisième communiqué daté du 10 août que la société a décidé de procéder à une restructuration financière à travers, notamment, une augmentation du capital. Mais la société n'avance aucun chiffre au moment où la dette colossale, au bas mot une vingtaine de milliards de DH, n'est plus un secret pour personne. Un chiffre aurait probablement permis de rassurer un peu plus. Le fait est que même ladite augmentation de capital ne se réalisera pas avant au moins deux mois. En effet, la Samir devra d'abord réunir son conseil d'administration, le 8 septembre, qui lui devra convoquer une assemblée extraordinaire prévue, nous dit-on, le 12 octobre, et qui sera seule habilitée à statuer sur les modalités concrètes de l'augmentation. Face à ce qu'on pourrait assimiler visiblement à une tentative de temporiser de la part de Samir, les mêmes questions resteront sans réponse et les craintes aussi quant à l'approvisionnement du marché. Certes la direction générale de Samir se veut rassurante en expliquant que le raffinage n'est pas définitivement ni complètement arrêté. Mais dans les faits, les livraisons aux clients se font bien à un niveau de rationnement très bas. Heureusement que les opérateurs sont suffisamment bien organisés pour importer et parer par leurs propres moyens à toute pénurie…