C'est fait pour le Qatar et la Russie, place aux Etats-Unis d'Amérique. En effet, le projet national pour le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) atteint aujourd'hui un stade avancé. Trois partenaires étrangers sont aujourd'hui bien positionnés pour accompagner le Maroc dans ce nouveau projet. De sources proches du dossier ont confirmé le succès des négociations entamées par le Maroc avec le Qatar et la Russie, les deux grands exportateurs mondiaux du gaz naturel. Le Royaume se tourne désormais vers un troisième partenaire et non des moindres. Amara à la conquête des USA Des négociations seront entamées dès septembre prochain avec les Etats-Unis d'Amérique. Le ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, Abdelkader Amara, conduira une importante délégation marocaine aux USA courant septembre prochain. Si tout va bien, les Américains devraient accompagner le Maroc en compagnie des Russes et des Qataris dans le projet de développement national du gaz naturel liquéfié. Un projet qui doit renforcer la présence des énergies propres dans la production énergétique nationale mais également assurer une indépendance nationale plus importante dans ce secteur. Le projet d'un coût global de plus de 4 milliards de dollars US prévoit, notamment la réalisation d'une jetée maritime au port de Jorf Lasfar et d'une station de transformation du gaz naturel liquéfié ainsi que la construction d'un gazoduc de transport à haute pression pour une capacité annuelle de 7 milliards m3. Une feuille de route est déjà mise en œuvre par les départements concernés. Elle prévoit plusieurs étapes notamment la sélection des partenaires locaux et internationaux, la signature de contrats avec les partenaires, la construction des infrastructures gazières (48 mois) à compter de la date de signature du contrat, l'aménagement des stations électriques (36 mois), l'expérimentation des infrastructures gazières et électriques fin 2020 et enfin leur mise en service au cours du premier semestre de l'année 2021. Appel à manifestation Le gouvernement compte, après neuf mois du lancement de cette feuille de route, passer à la vitesse supérieure. Selon une source bien renseignée, le Royaume s'apprête à lancer un appel à manifestation d'intérêt par le biais du ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, au mois de septembre prochain. Une étape importante et cruciale dans la mise en œuvre du projet. Autrement, le mois de septembre prochain pourra être considéré comme le mois du démarrage concret du GNL. Il faut préciser que les besoins du Maroc en gaz naturel sont estimés à près de 5 milliards m3 à l'horizon 2025. Des besoins qui prennent en considération la place que doit occuper le gaz dans la production de l'électricité au niveau national. En effet, le ministre de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement en coordination avec l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) et les différents acteurs dans le secteur de l'énergie, a initié une réflexion tendant à augmenter le quota du gaz naturel dans le bouquet énergétique national. Anticipation Avec l'introduction du gaz naturel du mix énergétique dans le pays, le Maroc anticipe la forte progression de la demande en énergie à l'horizon 2020 mais pas seulement. Le Royaume prend la décision de renforcer ses infrastructures en termes de production de gaz liquéfié ainsi que la diversification de ses fournisseurs internationaux, en se basant sur plusieurs hypothèses. Ces dernières concernent principalement l'expiration de la convention de transit du gaz algérien à partir de 2021 ainsi que l'expiration du contrat de l'ONEE (Office national de l'eau et de l'électricité) avec la société nationale des hydrocarbures algérienne, Sonatrac, au cours de la même année. Il s'agit donc clairement pour le Maroc de satisfaire la demande intérieure tout en réduisant la dépendance énergétique de l'extérieur. Compte tenu de ces défis, le ministère de tutelle avait réalisé en concertation avec les principaux partenaires institutionnels un plan national de développement du gaz naturel liquéfié.
Infrastructures gazières Le projet relatif au gaz naturel sous une forme liquide (GNL) nécessitera bien évidemment la réalisation d'infrastructures gazières. Il s'agit notamment de la construction d'un terminal GNL à Jorf Lasfar. Le transport du GNL vers les autres sites nationaux sera assuré par un gazoduc reliant notamment Mohammedia, Kénitra et Dhar Doum, d'une longueur totale de 400 km environ. De plus, des bretelles seront également construites afin de relier le gazoduc aux centrales électriques. La durée de construction est estimée, selon le ministère de tutelle, à 48 mois pour le terminal de regazéification, 36 mois pour les centrales CCGT et une durée similaire de 36 mois aussi pour la jetée au niveau du port de Jorf Lasfar et le gazoduc. L'investissement global sera mobilisé en grande partie par des investisseurs privés et institutionnels nationaux et internationaux dans le cadre de contrats de concessions. Le coût total de ces projets s'élève à environ 4,6 milliards de dollars US.