Rien ne va plus entre les entreprises du secteur du BTP et le ministre de l'équipement Aziz Rabbah. La fédération du secteur, FNBTP, présidée par Bouchaib Benhamida, a tenu, mardi 16 juin, une réunion de son conseil. Une réunion houleuse qui se déroule sur fond de crise, voire de guerre, ouverte entre les professionnels et les services du ministère. Raison de la crise : les révisions du système de qualification et de classification des entreprises du secteur mises en application par le ministère depuis janvier 2015. Le système de qualification et de classification, datant de 1994, a pour objet de classer les entreprises de BTP selon leurs activités et définir si elles sont aptes ou non à soumissionner aux marchés publics selon leur activité, leur taille, leur assise financière, leur effectif et d'autres critères. Depuis janvier 2014, ce système avait subi quelques modifications qui avaient fait l'objet de négociations entre les professionnels et le ministère. Mais le secteur privé dénonce aujourd'hui des dysfonctionnements au niveau de cette nouvelle grille. Mais ce n'est pas tout. Selon des chefs d'entreprises dans le secteur et des membres aussi de la FNBTP, ce serait plutôt la manière avec laquelle le ministère pilote le système qui poserait problème, notamment au niveau de la commission nationale instituée par la loi, où siègent l'administration et le secteur privé, et qui doit statuer sur les demandes de classification des entreprises. Des sources dans le secteur privé confient que «l'ambiance dans laquelle se déroulent les réunions de la commission nationale s'est beaucoup dégradée», ce qui a obligé les représentants de la fédération à se retirer de la réunion du 19 mai et de ne plus siéger dans la commission depuis cette date. Selon des sources proches de la FNBTP, les professionnels en sont arrivés à la conclusion que «les services du ministère de l'équipement veulent statuer unilatéralement sur les dossiers». Lors du conseil de la fédération, tenu mardi 16 juin, les membres devaient, face à ce blocage, prendre une position commune et les mesures qui s'imposent. Les responsables de la FNBTP, joints par Aujourd'hui Le Maroc à ce sujet, n'ont pas souhaité s'exprimer. Dossier à suivre…