On en parle depuis assez longtemps mais aujourd'hui, c'est confirmé. La décision de s'introduire en bourse est prise pour Mutandis. C'est l'annonce faite lors d'un point de presse tenu hier, lundi, à Casablanca par Adil Douiri, fondateur de ce groupe industriel qui opère aussi bien dans la production et commercialisation des produits d'hygiène et agroalimentaires, que dans la distribution automobile. Quand cette introduction sera-t-elle fait ? Qu'est-ce qui motive cette décision ? Et que changera-t-elle concrètement ? Tour d'horizon. «Mutandis est née d'un projet d'appartenir à tout le monde», c'est en ces termes qu'Adil Douiri, également ex-ministre du tourisme, décrit le modèle de gestion de ce groupe industriel. En effet, il s'agit d'une société en commandite par action. A l'heure actuelle, ils ne sont pas moins de 60 actionnaires à attendre le verdict du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) par rapport à ce projet d'introduction. Celui-ci n'ayant pas encore publié la note d'information officialisant la souscription, Adil Douiri annonce son intention de pouvoir réaliser cette introduction en 2015 sans pour autant la confirmer. «Ceci permettra de renforcer nos fonds propres et donc pour financer la croissance future de Mutandis». Par croissance future, le fondateur de la holding entend «expansion sur le continent africain». Aujourd'hui, Mutandis dispose de six sites industriels au Maroc et emploie environ 3.000 salariés. Toutefois, le groupe entend s'élargir davantage et développer un septième site dans un pays africain. «L'Afrique représente 25% de notre chiffre d'affaires. Nous exportons bien entendu vers l'Europe mais l'essentiel de notre potentiel de croissance à très long terme est sans doute en Afrique», a fait savoir Adil Douiri. Ceci dit, si sa nature d'échange avec l'Europe est moins contraignante vu l'accord de libre-échange qui lie le Maroc à ce continent, tel n'est pas le cas pour ce qui est de l'Afrique. Fait qui pousse Mutandis à étudier de très près des projets d'installation de site de production dans certains pays. «Nous voulons passer de l'export à la production locale. Nous sommes donc sur place pour étudier toute opportunité d'installation, y compris celle des acquisitions des sociétés déjà sur pied», précise la même source. Il est à noter en ce qui concerne la production et commercialisation des détergents, Mutandis a conclu en 2014 des conventions d'export avec l'Afrique de l'Ouest, notamment le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Quant aux produits de la mer, essentiellement les conserves de sardines et de maquereaux, Mutandis en exporte 98%. De ces exportations la part africaine reste la plus importante et atteint les 50%. «Nous avons fait le choix de grandir au Maroc avant d'aller vers l'Afrique et cette introduction en bourse servira sans doute à accélérer notre expansion», conclut Adil Douiri.