La Fédération nationale du e-commerce (FNEM) se retrousse les manches pour combattre la contrefaçon en ligne. «Il est temps de dire stop aux promoteurs du faux sur la toile », affirme clairement à ALM El Amine Serhani Al Idrissi, président de la FNEM. En ce sens, la Fédération a même publié un communiqué pour dénoncer le phénomène. «Sacs à main de luxe Michael Kors à 100 dirhams, une montre Rolex Diamond à 70 dirhams, un parfum Dolce & Gabbana à 69 dirhams… Des prix qui défient toute concurrence pour des produits contrefaits portant des noms de grandes marques vendus en ligne. De faux produits défectueux et surtout présentant un péril certain pour la santé des consommateurs», voilà comment la Fédération résume l'état des lieux de la prolifération de la contrefaçon et lance une alerte contre ce fléau qui gangrène dernièrement le commerce en ligne. «Tout en sensibilisant les consommateurs aux dangers de ces faux produits étant donné que les contrefacteurs ne respectent aucune norme d'hygiène et de sécurité, la Fédération dénonce ces pratiques frauduleuses, illicites et déloyales et appelle certains cybermarchands sans vergogne, membres ou non-membres de la Fédération, à renoncer à ce commerce illicite qui porte atteinte à la réputation du secteur», peut-on lire dans le communiqué. Dans le même sillage, la Fédération attire également l'attention sur la commercialisation de produits chinois de mauvaise qualité dont les composants sont nuisibles à la santé. Ainsi, achetés à bas prix, ces articles, vendus excessivement cher, sont présentés comme des articles de luxe. «Nous avons identifié, au sein de la Fédération, tous les sites Internet marocains qui commercialisent ces produits contrefaits et nous leur rappelons que la FNEM restera mobilisée sans relâche pour assainir le secteur», explique M. Serhani Al Idrissi. Et de poursuivre : «Victime de son succès grandissant, le commerce en ligne est devenu la cible des contrefacteurs. La contrefaçon peut apparaître comme la rançon d'une gloire certaine du professionnalisme du commerce en ligne et de la confiance ascendante des consommateurs». En ce sens, la FNEM s'inquiète de voir les articles contrefaits faire de l'ombre aux produits authentiques qui se vendent sur le marché. A ce titre, elle rappelle les incidences fâcheuses de la contrefaçon sur l'économie marocaine. Pour ce faire, elle se réfère à la dernière enquête réalisée par le Comité national pour la propriété industrielle et contrefaçon. Il en ressort qu'en 2012, près de 1,2 million d'articles contrefaits ont été saisis par la douane marocaine. Soit près de 3.300 articles saisis tous les jours. Aussi, la valeur totale de ces articles contrefaits est de 33,4 millions de dirhams. Sur le plan fiscal, le fléau fait perdre au Maroc 1 milliard de dirhams annuellement et plus de 30.000 emplois. «La contrefaçon connaît des développements importants et génère des conséquences économiques et sociales négatives tant sur le plan macroéconomique qu'à l'échelle individuelle, image, réputation, perte d'opportunité, perte de compétitivité des systèmes productifs, destruction d'emplois, atteinte à la sécurité des consommateurs et autres», relève M. Serhani Al Idrissi. Il faut dire que si certaines imitations sont grossières, à l'image d'étiquettes mal orthographiées ou d'appellations fantaisistes, d'erreurs d'années ou de localisation, d'autres fraudeurs mettent sur le marché des contrefaçons qui font illusion, dupent le consommateur et parfois même les plus grands experts. D'où la nécessité d'un contrôle régulier et attentif, pour garantir la traçabilité des produits mis en vente en ligne. «Pour toutes ces raisons, la Fédération adresse un avertissement aux cybermarchands qui veulent continuer à emprunter cette voie illégale, leur signifiant qu'elle prendra toutes les mesures légales nécessaires pour faire respecter le droit des e-consommateurs à un produit de qualité et lutter contre tout ce qui est susceptible de nuire à l'image de la FNEM et de ses membres», s'engage la Fédération. En gros, la guerre à la contrefaçon est déclarée.