Joseph Blatter, l'homme le plus fort d'une fédération qui gère des milliards de DH, entame aujourd'hui une visite de deux jours au Maroc, aux côtés de Mohamed Ben hammam. Visite dont les enjeux sont relatifs au dossier de la candidature nationale au Mondial 2010. Le président de la FIFA, Joseph Blatter, arrive, ce mercredi à 14h, au Maroc, dans le cadre d'une tournée protocolaire dans les pays africains en lice pour l'organisation de la Coupe du monde 2010. Mercredi après-midi, le Suisse, qui sera accompagné d'un autre poids lourd du football mondial, le Qatari Mohamed Ben Hammam, président de la Confédération asiatique de football, se rendra au Centre national de football de Maâmora pour la cérémonie de pose de pierre d'un Centre technique de football, dont la construction est financée par la FIFA dans le cadre de son projet Goal. Un projet pour lequel la FRMF déboursera la somme de 700.000 dollars. Mais c'est le dossier du Mondial 2010 qui sera incontestablement à l'ordre du jour. C'est que la visite des deux responsables de la FIFA intervient à un moment très critique de la candidature de notre pays au Mondial 2010. L'opération de séduction, lancée par l'association « Morocco 2010 » il y a plusieurs mois déjà, entre dans sa dernière ligne droite. Un dossier qui ne maquera pas d'être à l'ordre du jour des rencontres que Joseph Blatter aura avec les responsables marocains, avec notamment une audience royale prévue jeudi. Au-delà de son caractère protocolaire, la visite de Blatter et de Ben Hammam à notre pays est l'occasion pour faire les yeux doux à deux grands poids de la FIFA. En effet, L'influence du Suisse dans l'instance internationale n'est un secret pour personne. La fédération qu'il préside est la plus puissante au monde au point qu'il ne rate aucune occasion pour mettre en avant son statut de «porte-parole d'un sport pratiqué par 250 millions de joueurs, dont 30 millions de femmes, et impliquant près d'un milliard de personnes». Mais son poids est surtout d'ordre financier. Ses bénéfices, notamment des droits de retransmission des différentes compétitions, ceux de la Coupe du monde en tête, sont énormes. Hier, lors de la présentation des résultats de la FIFA, les chiffres étaient très éloquents. Les difficultés matérielles, doublées d'une opacité de gestion, qui étaient à l'ordre du jour, il y a quelques années, ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Pour son centenaire, l'instance affiche une santé financière à faire des jaloux. Au 31 décembre 2003, la présentation des comptes réalisée pour la première fois selon les normes IFRS (International Financial Reporting Standards) affichait pour des produits de 712 millions de francs suisses (4 milliards 984 millions de dirhams) et des charges de 571 millions CHF (3 milliards 997 millions DH), un excédent de 141 millions CHF (987 millions DH). Toute une économie dont bénéficient essentiellement les fédérations et unions nationales de football et les confédérations asiatiques à raison d'un million de dollars pour les premières et 10 millions pour les secondes. A la tête de toute cette économie donc, un seul homme, Joseph Blatter, qui a également son mot à dire dans le choix du pays hôte du mondial 2010. Et les Marocains en sont conscients.