De lourdes charges sont retenues contre eux : homicide volontaire avec préméditation et guet-apens contre le père, tentative de viol contre la belle-mère et complicité. Des crimes qui valent la peine de mort. Le président de la Cour, épaulé par deux assesseurs, entame l'interrogatoire des deux frères soutenus par un avocat constitué dans le cadre de l'assistance judiciaire. Seulement, l'un d'eux ne semble pas prêter attention à ce qui se dit dans la Cour et encore moins à écouter les questions. Il n'arrêtait pas de fixer le plafond de la salle d'audience. Souffrirait-il de troubles psychiques? Le rapport de l'expertise psychique qui a été dressé suite à l'ordre du juge d'instruction conclut que son état psychique est effectivement anormal lié à l'incident de parricide qu'il n'a pas encore cru avoir commis. Quant au deuxième frère, l'expertise atteste qu'il ne souffre d'aucun trouble. C'était le 22 mai 2010, il y a plus de quatre ans et demi, que ce crime horrible a été perpétré dans la région de Sbaâ Âyoune, à El Hajeb. Les voisins de cette famille s'en souviennent parfaitement, quand l'épouse du défunt a poussé un cri strident tout en demandant secours. Son beau-fils a tué son époux. Alertés, les éléments de la gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieu du crime. Comme le meurtrier attendait leur arrivée, il n'a manifesté aucune résistance, ni avoir tenté de prendre la poudre d'escampette. L'enquête a révélé qu'en l'absence de son père, il était chez lui en compagnie de sa belle-mère qu'il détestait puisqu'elle a pris, selon lui, la place de sa mère répudiée. À un moment donné, il lui a donné un coup de tesson de bouteille avant de tenter de la violer dans sa chambre à coucher. Seulement, sa tante maternelle est intervenue et l'en a empêché, non sans mal puisqu'elle a été violentée par le jeune homme lequel était dans un état hystérique. Deux heures plus tard, son père est entré chez lui. Informé de ce qui s'est passé, il a perdu ses nerfs. Alors qu'il s'apprêtait à reprocher à son fils qui venait de retourner chez lui son comportement envers sa belle-mère et sa tante, ce dernier s'est saisi d'un objet en fer et lui a asséné quelques coups au niveau de la tête, le laissant corps sans vie. Pendant ce temps-là son frère n'a pas bougé le petit doigt pour sauver son père. Tout le monde était au courant que lui aussi détestait son père. C'est pourquoi il a également été arrêté et poursuivi pour complicité. Seulement, il a été acquitté, après les délibérations. Son frère, l'auteur principal du crime, a été jugé irresponsable de son acte criminel et a été interné à l'hôpital psychiatrique de Meknès.