«Le chômage des jeunes est inquiétant», a affirmé Abdeslam Seddiki, ministre de l'emploi et des affaires sociales, lors d'une conférence tenue, mercredi 25 mars, à l'Université Mundiapolis à Casablanca. «Relever les défis de l'emploi au Maroc», tel a été le thème de cette rencontre, inscrite dans le cadre du cycle de conférences de l'Université. Dans ce sens, M. Seddiki a parlé dans son intervention du chômage au Maroc et de la pertinence des diplômes. Il a indiqué dans son intervention que les discussions autour de la problématique de l'emploi concernent en premier lieu la catégorie des jeunes, soulignant que 80% des chômeurs sont âgés de moins de 35 ans, tandis que 50% d'entre eux sont âgés de 15 à 25 ans. D'ailleurs, il a souligné quelques indicateurs essentiels de l'emploi. «Le taux de chômage moyen frôle les 10%. Il varie entre 9,9% et 9,6%. Le taux de chômage est très proche de 14% au milieu urbain et 40% au milieu rural». Le ministre de l'emploi et des affaires sociales a relevé que le taux de chômage augmente avec le taux des diplômés. «Nous vivons une situation contrastée. Le taux de chômage augmente avec le taux de diplômés, ce qui est anormal. Cela nous interpelle sur la qualité et le rendement de notre système éducatif». M. Seddiki a cité également d'autres éléments inquiétants, notamment en ce qui se rapporte à l'activité des femmes. «Le taux d'activité des femmes est extrêmement bas dans la région, il ne dépasse pas les 25%». Dans le même contexte, M. Seddiki a fait savoir que 66% travaillent sans avoir leurs droits sociaux. «Il s'agit de réalités qui nous interpellent chaque jour». Selon le ministre, le chômage a stagné pour deux raisons. «La première, l'employabilité des jeunes à l'Europe et aux pays du Golfe. La deuxième, c'est que les gens se débrouillent pour faire un travail». Par ailleurs, M. Seddiki a indiqué que l'Etat a mis en place quelques instruments en vue de promouvoir l'emploi des jeunes, notamment Idmaj, et Moukawalati. Le ministre a de même fait savoir que la problématique de l'emploi nécessite l'adhésion de tous les acteurs concernés : gouvernement, opposition, partenaires sociaux, société civile, élus et autorités locales.