Après avoir accueilli les chefs-d'œuvre de grands maîtres de l'art moderne et contemporain au Maroc, le Musée d'Art de Bank Al-Maghrib à Rabat accueille cette fois-ci une nouvelle exposition inédite consacrée aux nouvelles pratiques de la création artistique au Maroc. Intitulée «Passages, parages, visages, paysages : Les nouvelles créations artistiques au Maroc», cette exposition se poursuit jusqu'au 31 mars 2015. L'exposition présente, en effet, les nouvelles attitudes artistiques en vogue actuellement. Elle regroupe les créations d'un panel d'artistes parmi les plus créatifs et les plus novateurs. «Depuis la fin des années 1990, une nouvelle génération d'artistes travaille sur de nouveaux médiums plus aptes à saisir les mutations socioculturelles qui les interpellent. Inscrites dans l'art contemporain, ouvertes sur l'immédiateté du réel, ces expériences viennent enrichir l'espace plastique marocain et lui conférer de nouvelles dimensions et de nouvelles perspectives de créativité et de dynamisme», a souligné à ce sujet Farid Zahi, critique d'art et commissaire de cette exposition. Dans ce cadre, l'exposition allie dessins, peintures, photographies, installations et vidéos, afin de démontrer la richesse et la pluralité de ces nouvelles attitudes artistiques. Elle propose ainsi les travaux de Benouhoud, de Hanane El Farisisi, Ihssane Chetuan ou de Omar Mahfoudi. Ces artistes réinterprètent la notion de l'identité en la vouant à la multiplicité du regard et aux inextricables faisceaux de perception. À mentionner les créations de Souheil Benazzouz, Anuar Khalifi, Yassine Balbzaoui, Mohamed Lekleti. Ceux-ci nous invitent à revisiter des modes d'expression qui réinventent la simplicité du dessin et de la peinture. La réinvention de la matière, la sublimation du sens et la pluralité de l'unique semblent séduire autant Hassan Echair que Fatiha Zemmouri et Jamila Lamrani. L'œuvre est ainsi une mise en abyme de la pluridimensionnalité de l'être. Elle est invitation à voyager dans la fragilité et la profondeur sombre et impensable de la vie. Les labyrinthes de Fouad Cherdoudi sont des paysages composés et recomposés du visible. Les bustes de Radia Lahlou une mise en corps du politique, et les élancements transcendantaux d'Imane Jamil une invocation de la légèreté des sens. «De telles propositions s'inscrivent dans un réseau sémantique qui semble se dessiner devant nos yeux, car la création contemporaine est partage de l'élaboration de l'œuvre. Une ouverture que cette exposition met en exergue en exposant le récit et la démarche», ajoute M. Zahi.