Trente profils issus de toutes les régions du Maroc ont été consacrés mardi à Tanger. Une distinction qui rentre dans le cadre de la compétition nationale des microentrepreneurs, initiée depuis 2012 par le Centre Mohammed VI de la microfinance solidaire (CMS) et la Fédération nationale des associations des microcrédits (FNAM). La cérémonie de remise des prix, présidée par Zoulikha Naciri, conseillère de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été pour l'audience une petite escale pour apprécier les succes stories nationales. Les gagnants de cette édition, tous comme les 180 candidats à y avoir participer, cachent derrière leur réussite une histoire. La souffrance dans le jargon des microentrepreneurs est synonyme de motivation. Maladie, précarité, déperdition scolaire sont les principales voies qui ont mené ces hommes et femmes vers la réussite. «Ces microentrepreneurs sont la fierté du secteur. Ils représentent également la partie émergée d'un iceberg qui grandit de jour en jour et qui n'est tout autre que la solidarité», a indiqué Tarik Sijelmassi, président de la FNAM, en marge de l'événement. Une perception partagée par Youssef Rami, directeur exécutif du Centre Mohammed VI de la microfinance solidaire. Intervenant à cet égard, M. Errami a souligné la dimension solidaire du microcrédit et a par ailleurs insisté sur la propulsion des micro-entrepreneurs dans la sphère économique. Une implémentation qui ne peut être réussie sans la connaissance des spécificités socio-économiques de chaque région où opèrent les microentrepreneurs. Des efforts indéniables sont consentis dans ce sens appuyant ainsi la stratégie du secteur. 13 associations sont opérationnelles à ce jour levant ainsi le total des encours à 5 milliards de dirhams. La stratégie du secteur est caractérisée par sa transversalité. Croissance de la base de clientèle et diversification des produits se veulent les piliers principaux de cette feuille de route ciblant 3 millions de bénéficiaires d'ici 2022. Au delà des chiffres, la stratégie vient renforcer la contribution de la microfinance à l'éradication de la précarité. Elle vient également confirmer son rôle en tant que levier d'inclusion financière et ce en attribuant une autonomisation aux bénéficiaires. Cette problématique a été soulignée lors de l'événement impliquant ainsi l'ensemble des opérateurs dans la quête des moyens adéquats pour relever ce défi. Pour encourager les microentrepreneurs dans leurs démarches commerciales, les initiateurs de l'événement ont donné le coup d'envoi aux journées du microentrepreneur. Un espace d'exposition de 700 mètres carrés a été aménagé en plein centre de Tanger, accueillant jusqu'au 13 décembre 100 microentrepreneurs de la région auxquels s'adjoindront les gagnants de la troisième édition du prix du microentrepreneur. Rappelons que les 30 gagnants cette année ont concouru dans diverses catégories. Six segments ont été déterminés récompensant ainsi les microentrepreneurs à la fois jeunes, innovants, exerçant dans le tourisme rural, ou ayant un fort impact social via la transmission de leur savoir-faire, sans oublier le clin d'œil donné aux microentrepreneurs ayant réussi la transition de leurs activités de l'informel au formel. Comme chaque année, le prix tend à rendre un hommage particulier aux femmes microentrepreneurs . Au-delà de la catégorie qui leur est dédiée, la Fondation Citi a attribué cette année des prix d'encouragement au profit de 8 candidates, saluant ainsi leur engagement, leur rigueur et leur motivation.