«A aucun moment les techniques d'interrogatoire renforcées de la CIA n'ont permis de recueillir des renseignements relatifs à des menaces imminentes, tels que des informations concernant d'hypothétiques +bombes à retardement+ dont beaucoup estimaient qu'elles justifiaient ces techniques». C'est en ces termes qu'un rapport de la Commission du Renseignement du Sénat rendu public mardi 9 décembre 2014 a dénoncé «l'inefficacité et la brutalité» des méthodes d'interrogatoire utilisées par l'agence d'espionnage américaine «CIA» contre les accusés du 11 septembre 2001. Le rapport accuse aussi la CIA d'avoir trompé la Maison blanche, le Congrès et l'opinion publique sur l'efficacité de même que sur les méthodes employées dans son programme d'interrogatoire qui s'inscrit dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» Fruit de plus de trois ans d'une enquête minutieuse, le rapport de la commission sénatoriale a été approuvé à huis clos en décembre 2012, et les sénateurs ont voté en avril dernier pour rendre publics 20 conclusions et un résumé d'environ 500 pages, expurgés des informations les plus sensibles. Dans un communiqué, le Président Barack Obama a déclaré que ce document renforce son opinion sur ces techniques d'interrogatoire qui «non seulement sont contraires aux valeurs de notre nation mais ne servent pas davantage nos efforts contre le terrorisme ni les intérêts de notre sécurité nationale». Par ailleurs, des congressmen républicains ont dénoncé un rapport qui «réécrit des événements historiques». Pour les républicains, les techniques d'interrogatoire de la CIA ont permis «de sauver des vies et de protéger le peuple américain». Le rapport retrace l'histoire du programme "Rendition, Detention and Interrogation" ("Extradition, détention et interrogatoires") autorisé par George W. Bush en plein traumatisme provoqué par le 11 Septembre et mis en oeuvre entre 2002 et 2006.