Spectaculaire! Avec le ruban adhésif, couleur rouge, en forme de X sur sa bouche, Nouredine Zaïm Sassi, l'un des douze suspects impliqués dans l'affaire de détournement de trafic international de communications téléphoniques entre, le mercredi 8 octobre 2014, à la salle d'audience n°4, de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Son avocat, Me Ahmed Hamza, explique à la Cour : «C'est une sorte d'expression que mon client a choisie pour protester contre sa détention arbitraire». Une sorte de protestation qui n'a pas attiré l'attention du tribunal présidé par le juge Belhmidi qui a ouvert l'audience en appelant à la barre Karim Zaz et ses onze complices avant de donner le feu vert aux avocats soutenant les suspects pour présenter leurs requêtes. À ce propos, Me Amine Lahlou, avocat de Karim Zaz, a ouvert le débat en présentant toute une liste de témoins qu'il demande de convoquer. Il justifie sa requête en affirmant que «ces témoins vont prouver au tribunal que les transactions étaient légales et qu'il n'y avait pas de détournement de trafic international de communications téléphoniques». Son collègue, Me Abdelkbir Tabih, avocat de Nour Rabiê et Ahmed Nassiri, est intervenu pour requérir, au départ, la jonction des deux dossiers (L'un relatif à la plainte portée par Wana Coroprate et l'autre concernant les deux plaintes portées par Méditel et Maroc Telecom). Sur un ton vigoureux, Me Tabih a repris ses requêtes en réclamant «la levée de l'état de détention arbitraire» tout en précisant que le juge d'instruction n'a pas respecté la durée de la détention provisoire. Sa troisième requête a été fondée sur la base de l'amnistie fiscale instaurée par la loi de Finances 2014 pour réclamer l'annulation de la poursuite de «non déclaration auprès de l'Office des changes». La dernière requête présentée par plusieurs autres avocats consiste en «la présentation de tous les objets saisis devant le tribunal». Prenant la parole, le substitut du procureur du Roi n'a contesté qu'une seule requête, à savoir celle relative à la levée de l'état de détention arbitraire. De leur côté, les avocats de Wana Corporate ont exprimé leur objection à propos de la jonction du dossier de leur client à celui des deux autres opérateurs télécoms. Une objection qui a été rejetée par les avocats de Méditel et Maroc Telecom puisque ces derniers ont insisté sur la jonction des deux dossiers vu la similitude des deux affaires. Après cinq heures de débats, le tribunal a décidé de la jonction des deux dossiers, celui de Wana Corporate à celui de Méditel et Maroc Telecom et a sursis à la prononciation sur les autres requêtes pour l'audience du lundi 13 octobre 2014. Il faut aussi signaler que le tribunal a décidé, lors de l'audience du vendredi 3 octobre, de ne plus convoquer Rachid Sefrioui, et de permettre à Wana Corporate de choisir le représentant juridique qui lui convient. Il a également décidé de convoquer l'administration des douanes et l'agent judiciaire du Royaume.