La 4ème audience du procès Karim Zaz, l'ex-directeur de l'opérateur télécoms Wana, et de ses complices, s'est ouverte lundi 22 septembre 2014, dans l'après-midi, par le président de la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Comme lors des trois précédentes audiences, l'accusé, Karim Zaz, se présente dans la salle d'audience numéro 4, affichant son sourire de circonstance. Toujours aussi élégant, veste noire et chemise blanche. Le regard serein. Il est suivi de ses onze complices: Nour Rabiê, Ahmed Nassiri, Ahmed Abou Badr, Lahcen Rafass, Nouredine Zaïm Sassi, Hicham Toyijri, Youssef Hanan, Azedine El Moutawakil, Azedine Dini, Samir Aïch et Mohamed Ouadoune. Ils sont tous poursuivis en état d'arrestation pour détournement de trafic de télécoms à l'international, faux en écritures commerciales, usage de faux et abus de confiance. Il est 14h30 quand la Cour rejoint l'estrade de la salle d'audience, archicomble, une foule accourue pour suivre ce procès très suivi. Il fait chaud, très chaud. La sonorisation est très mauvaise, ce qui pousse les avocats à demander un changement de salle pour pouvoir poursuivre les débats. En vain. Le procès s'ouvre et les mis en cause déclinent leurs identités avant que le président de la Cour n'appelle les deux représentants juridiques de Wana, à savoir Rachid Sefriou et Houda Rabbane, qui ne sont pas sur place. La convocation du tribunal est restée lettre morte. Pour la Cour, il s'agit là d'une absence injustifiée considérée illégale puisque les deux représentants juridiques ont déjà reçu les convocations. De leur côté, les deux avocats de Wana affirment que la présence des deux convoqués n'est pas nécessaire puisqu'ils ne sont que des représentants de l'opérateur télécoms Wana, le vrai plaignant. En conséquence, ajoutent les deux avocats, c'est à la société de désigner, par procuration, le représentant juridique qui lui convient. Les avocats s'appuient sur un précédent dans cette même affaire puisque le juge d'instruction a déjà convoqué et entendu un autre représentant juridique, à savoir Moulay Charkaoui Dahbi et non pas Rachid Sefrioui. Un point de vue rejeté en bloc par les avocats défendant Karim Zaz et ses complices. Pour ces derniers, le tribunal a déjà tranché cette question des personnes convoquées et il n'est donc pas question de revoir ce point pour faire plaisir à Wana. «Rachid Sefrioui et Houda Rabbane doivent se présenter devant le tribunal puisqu'ils ont reçu leurs convocations», proteste fermement l'un des avocats de la défense. «C'est suite aux déclarations de Rachid Sefrioui que ces douze personnes sont jetées à la prison. C'est lui le déclarant qui doit venir pour être interrogé par le tribunal et non pas un autre», explique l'avocat de la défense. La défense de la partie civile revient à la charge pour insister sur la légitimité de sa requête. Mais le représentant du procureur du Roi tranche en expliquant que les deux personnes convoquées par le tribunal doivent répondre à la convocation et se présenter devant la Cour. Après plus d'une heure et demie de débat houleux entre les avocats de la partie civile et leurs collègues soutenant Karim Zaz et ses complices, le tribunal finit par reporter l'affaire au lundi 29 septembre 2014, exigeant la présence de Rachid Sefrioui et Houda Rebbane.