L'acteur Charles Bronson, est décédé d'une pneumonie samedi à Los Angeles à l'âge de 81 ans. Victime de la maladie d'Alzheimer, la star du film d'action et de guerre des années 60 et 70 a laissé l'un des visages les plus durs au cinéma. L'homme à l'harmonica dans « Il était une fois dans l'Ouest », c'était lui. Imparable dans les rôles du méchant, l'acteur, qui a doté le cinéma de l'un des visages les plus durs, n'aimait pas les profils psychologiques nuancés. «Si vous voyez de la faiblesse chez le héros, vous lui portez atteinte dans son identité», avait-t-il expliqué. Pourtant, contrairement à l'image que l'on pourrait se faire de Hollywood, la rudesse des traits de l'acteur n'a pas été du goût des cinéastes américains. C'est en Europe qu'il est en effet parti chercher des rôles à sa mesure. Il a joué aux côtés d'Alain Delon dans « Adieu l'Ami» de Jean Herman en 1968, ou encore «Il était une fois dans l'Ouest», de Sergio Leone, en 1969. Ce western-spaghetti l'a rendu célèbre en Europe, et particulièrement en Italie où il était surnommé «la brute». Avant de partir chercher la célébrité en Europe, l'acteur avait tenu des rôles très remarqués à Hollywood. Dans «Les Sept mercenaires» (1960), remake de John Sturges des «Sept Samouraïs» d'Akira Kurosawa, «La Grande Evasion» (1963), du même réalisateur, ou encore l'inoubliable «Les 12 Salopards» (1967) de Robert Aldrich. Mais c'était seulement des seconds rôles. Sa carrière américaine a été relancée, après son passage européen, grâce à son film le plus controversé, «Le justicier» (1974) de Michael Winner. Ce film raconte comment un architecte, dont la femme a été tuée et la fille violée par des voyous, s'est transformé en un personnage impitoyable qui nettoie la ville des criminels à coups d'armes à feu. Sa « gueule de dur» n'avait jamais été aussi expressive. La rudesse du visage de l'acteur, de même que la violence des personnages qu'il a joués sont pourtant aux antipodes de l'homme. Charles Bronson avait la réputation d'un homme aimable dont le violon d'Ingres était la peinture. Mais volontiers taciturne, il revêtait souvent la carapace du dur pour s'exprimer. Lors de la rencontre de l'actrice britannique Jill Ireland, qui allait devenir sa deuxième femme, cette dernière appartenait encore à l'acteur David McCallum. Bronson aurait endossé son costume de brute pour annoncer à McCallum: «Je vais épouser ta femme» ! Né Charles Buchinski le 3 novembre 1921 à Ehrenfeld (Pennsylvanie, USA) dans une famille d'immigrés lituaniens, Charles Bronson avait commencé par travailler dans les mines de charbon, entre 16 et 21 ans, aux côtés de ses frères, pour subvenir aux besoins de la famille. Il a été mobilisé en 1943 pour combattre les Japonais dans le Pacifique. Rendu à la vie civile, il a fait pendant deux ans du théâtre en amateur à Philadelphie avant de décrocher de petits rôles à Hollywood qui l'ont conduit aux «Sept mercenaires». Charles Bronson était un acteur très apprécié au Maroc. Les marchands de tickets, vendus en “marché noir”, s'approvisionnaient abondamment avant la projection de ses films. Ils étaient sûrs de tout vendre. La mélodie de son harmonica était un vrai chant de sirène pour les amoureux du cinéma.