La première édition du Forum économique maroco-guinéen a été un grand succès. Plus de 500 entreprises dont 140 guinéennes ont pris part, mardi 9 septembre, à Casablanca, aux travaux de cette réunion organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sous le thème «Cap Guinée : une économie à construire, des opportunités à saisir». Aussi, la séance plénière a été présidée par Salah Eddine Kadmiri, vice-président général de la CGEM, et rehaussée par la participation effective de 22 ministres marocains et guinéens dont le chef du gouvernement de la République de Guinée, Mohamed Saïd Fofana. De ce fait, ce forum, qui intervient 6 mois après la signature de plus de 20 conventions lors de la dernière visite royale en Guinée, a été l'occasion de traduire dans la réalité la volonté des deux pays à aller de l'avant dans la concrétisation des opportunités d'investissements à travers des projets concrets publics et privés. C'est ainsi que des ateliers sectoriels et des rencontres B to B ont ponctué cette grande rencontre économique maroco-guinéenne, animés par des membres des deux gouvernements et relatifs à des secteurs stratégiques pour les deux pays dont notamment l'agriculture, la pêche et l'élevage, le transport et les infrastructures, l'immobilier et l'aménagement du territoire, l'eau, l'énergie et les mines, le commerce, l'industrie et l'industrie pharmaceutique, le tourisme et l'artisanat et les services financiers. Pour leur part, les participants guinéens ont présenté des projets concrets d'investissement, relevant soit de la commande publique, soit encore d'initiatives du secteur privé guinéen. Par ailleurs, ce forum a connu la signature de 3 conventions. La première est relative à un protocole de jumelage signé par le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, et son homologue de Guinée, Jacqueline Marthe Sultan, qui vise à mettre en place entre le Complexe horticole d'Agadir et le Centre de promotion horticole (CPH) de Dalaba, un partenariat pour le développement de la filière horticole en Guinée, fondé sur la valorisation de son potentiel horticole. Cet accord de coopération, d'une durée de 5 ans, portera sur l'élaboration d'un programme de développement de l'horticulture familiale de marché, urbaine et péri urbaine, l'identification des variétés, des espèces maraîchères et fruitières les mieux adaptées aux conditions agro-écologiques et le renforcement des capacités des cadres travaillant dans le domaine horticole pour son intensification et son développement. La deuxième convention a été signée par le président- directeur général de Anwar Invest, groupe marocain opérant dans les domaines de l'agroalimentaire et de l'immobilier, El Hachimi Boutegueray, et la ministre de l'industrie, des PME et de la promotion du secteur privé de la République de Guinée, Fatoumata Binta Diallo, d'un investissement de 160 millions de dollars et portant sur les domaines de l'élevage, de l'immobilier, de la minoterie et des conserves de poisson. Pour ce qui est de la 3ème convention, elle a été signée entre Mecomar, société marocaine spécialisée dans la fabrication des équipements conçus pour la collecte de déchets et l'assainissement, et la société guinéenne Guicopres, opérant dans le bâtiment et travaux publics, pour un partenariat visant l'assainissement de la ville de Conakry. Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime «J'appelle nos grands opérateurs des secteurs agricole et agro-industriel marocains à s'intéresser davantage au marché guinéen non seulement dans une perspective de commerce mais également d'investissement», a souligné M. Akhannouch, qui intervenait lors d'un atelier dans le cadre du Forum économique Maroc-Guinée. Soulignant l'importance du secteur agricole et agroalimentaire de par les enjeux socio-économiques pour les deux pays avec 19% du PIB pour le Maroc et 25% pour la Guinée, le ministre a estimé que ce secteur se doit de garantir la sécurité alimentaire pour les populations des deux pays, l'agriculture devant être une priorité absolue. M.Akhannouch a, à cette occasion, rappelé le lancement du Plan Maroc Vert, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, visant à inscrire l'agriculture marocaine dans une spirale vertueuse de progrès équitables et durables.
Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances «Les opérateurs économiques des secteurs public et privé sont appelés à explorer les voies de coopération avec leurs homologues guinéens et à saisir les opportunités de partenariats et d'investissement présentées par la Guinée», a insisté M. Boussaid dans son intervention à la 1ère édition du Forum économique Maroc-Guinée. Il a, dans ce cadre, souligné que «les secteurs privés devraient jouer un rôle de locomotive en matière de renforcement des échanges commerciaux et d'investissements, en se focalisant sur les différents domaines porteurs, dont l'agriculture, l'industrie, les mines, l'immobilier et le développement des infrastructures». Aussi, M. Boussaid a estimé que cet objectif ne pourra être atteint sans un secteur financier performant capable de répondre aux besoins de financements de nos entreprises africaines et ce, en s'inspirant des meilleurs pratiques et standards à l'échelle internationale. Jacqueline Marthe Sultan, ministre guinéenne de l'agriculture «La Guinée souhaite bénéficier de l'expérience enrichissante du Maroc en matière d'agriculture», a affirmé Mme Sultan, dans son intervention à la 1ère édition du Forum économique Maroc-Guinée. «Le Maroc jouit d'une grande expérience en matière d'agriculture et constitue un modèle pour le développement du secteur agricole de la Guinée qui souhaite en bénéficier», a précisé la ministre guinéenne. La Guinée, a-t-elle poursuivi, «apprécie hautement la contribution marocaine pour booster le secteur agricole guinéen, assurant que le Royaume constitue un modèle d'une grande inspiration, notamment à travers le Plan Maroc Vert». Elle a, à cet effet, mis en avant l'importance de la collaboration avec le secteur privé marocain, se disant «certaine que les organisations professionnelles agricoles guinéennes seront à même de mieux redimensionner leurs activités productives en vue de s'adapter aux exigences des marchés».