«Les compagnies suisses sont intéressées par la production des énergies renouvelables au Maroc, sauf que son exploitation n'est pas encore mûre». Le constat a été formulé, mercredi à Casablanca, par Doris Leuthard, conseillère fédérale cheffe du département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). Elle a saisi sa visite au Maroc pour s'arrêter de visu sur le potentiel marocain en la matière. Lors d'une conférence-débat initiée par la Chambre de commerce suisse au Maroc sur le thème «les défis de la transition énergétique», l'invitée, qui a partagé l'expérience de son pays, n'a pas manqué de s'exprimer sur l'ouverture de celui-ci pour toute collaboration avec le nôtre pour qu'il puisse améliorer sa productivité. Dans ce sens, elle recommande «de produire là où c'est efficace à l'instar du désert». Par l'occasion, la conseillère s'est félicitée du plan consacré par le Maroc aux énergies renouvelables. «Nous sommes convaincus que ce programme ambitieux pourrait réduire la consommation et faire du Maroc un pays exportateur et nous serons contents d'avoir des partenaires marocains», a avancé Mme Leuthard. Elle, qui s'est réjouie de l'expérience de son pays qui a quand même pris du temps pour la concrétiser, a invité le Maroc à faire de même. «C'est un secteur fascinant mais complexe», a-t-elle lancé. D'où l'intérêt de la recherche scientifique susceptible d'apporter des solutions. A ses yeux, il vaudrait mieux que le Maroc investisse dans le domaine de la recherche et la formation pour avoir des ressources humaines qualifiées. De quoi contribuer au développement du secteur. A ce propos, la conseillère a exprimé la disposition de son pays quant à la collaboration sur cette recherche. Le passage de la conseillère était une occasion pour inviter le secteur privé à s'investir en énergies renouvelables. Pour leur part, les responsables marocains ont, aux yeux de la conseillère, entrepris des réformes intéressantes. Mme Leuthard a dans ce sens loué les réformes entreprises par le Maroc, notamment la réduction des subventions de la consommation d'énergie en forte croissance. «Nous saluons les mesures d'accompagnement qu'il a adoptées pour atténuer l'impact de cette réforme sur les couches les plus défavorisées», a-t-elle enchaîné. Cette démarche, entre autres, est de nature à habiliter le Maroc à entreprendre une transition énergétique à l'instar de la Suisse. A cet égard, l'invitée a étalé les motivations communes aux deux pays pour cette transition. «La transition offre des chances pour lancer de nouvelles impulsions pour nos économies, notamment dans le domaine des technologies propres», a-t-elle détaillé. Ceci étant, les deux pays font quand même face à des défis majeurs. Le Maroc, comme tous les pays émergents, doit maîtriser un taux de croissance impressionnant de ses besoins en énergie, alors que la Suisse comme nombre de pays avancés voit sa demande se stabiliser. «Nos deux pays qui importent ont en commun le souci d'augmenter l'efficacité énergétique. Une économie plus sobre en énergie est source de compétitivité et de prospérité», a estimé l'invitée.