Malgré des incidents armés, le processus du paix entamés il y a une semaine se poursuit. Dirigeants palestiniens et israéliens réaffirment leur volonté de progresser dans cette voie. Les observateurs du processus de paix israélo-palestinien faisaient part de leur inquiétude à la suite de nouveaux incidents armés survenus en moins de 24 heures. Un militant des Brigades des martyrs d'al-Aqsa a tout d'abord été tué dans la nuit lors d'échanges de tirs avec des soldats israéliens à Kalkiliya, dans le nord de la Cisjordanie. Mohammed Shawa, 31 ans, a trouvé la mort et le chef local du groupe, Ibrahim Yassine, a été blessé alors que les militaires étaient venus les arrêter. Un fait qui démontre par ailleurs que l'Etat hébreu a maintenu ses incursions en territoire palestinien malgré le climat d'accalmie qui y régnait depuis le début de la semaine. Dans la bande de Ghaza, l'armée israélienne a installé jeudi matin deux barrages sur la route Salaheddine reliant le nord au sud du territoire. «L'armée israélienne a informé les responsables palestiniens de la fermeture de cette route dans la partie sud. Deux barrages routiers ont été établis près de la colonie israélienne de Kfar Darom et de Gush Katif», au sud, a confirmé un responsable palestinien. Cette mesure, qui est intervenue trois jours après la prise de contrôle de cet axe par la police palestinienne, a entraîné des incidents et trois Palestiniens ont été blessés. Les responsables militaires israéliens ont de leur côté justifié cette décision par la poursuite de tirs de roquettes malgré la trêve décrétée par les groupes armés palestiniens dimanche dernier. Selon le porte-parole, trois de ces engins ont été tirés contre la colonie de Kfar Darom dans la nuit de mercredi à jeudi, blessant trois Israéliens. Quelle portée auront ces nouveaux incidents, après ceux qui ont déjà fait trois morts lundi et mardi en Cisjordanie ? La trêve de trois mois va-t-elle être remise en cause alors que les deux camps ont franchi cette semaine plusieurs obstacles au règlement du conflit ? Mercredi, la ville de Beït Lahm avait été évacuée deux jours après le retrait militaire israélien du nord de la Bande de Ghaza. Un redéploiement – si relatif soit-il puisque, par exemple, l'armée a conservé des postes de contrôle aux abords de la ville cisjordanienne – qui est venu en réponse au cessez-le-feu annoncé dimanche par le Hamas, le Djihad islamique et les principales autres factions palestiniennes. Il rentre aussi dans le cadre d'un accord sécuritaire israélo-palestinien signé vendredi dernier. Lors de leur entrevue mardi, la troisième depuis la prise de fonction d'Abou Mazen le 30 avril, les Premiers ministres des deux camps ont aussi abordé des sujets difficiles, comme la libération des Palestiniens détenus par Israël, et la liberté de circulation pour Yasser Arafat. Pour ce dernier, Abou Mazen n'a obtenu qu'une autorisation de déplacement à Ghaza mais le dossier des prisonniers, qui exclut les ceux impliqués dans des attentats, devrait bientôt aboutir. Certes, d'autres obstacles attendent ceux qui veulent réellement voir la paix, et la création d'un Etat palestinien, se concrétiser. Il y a une semaine, rares étaient d'ailleurs ceux qui osaient en rêver.