Opération séduction pour les opérateurs économiques marocains. Le boom industriel visé par le Royaume pour les années à venir a largement été vanté par les représentants du Maroc au sommet USA-Maroc-Afrique. La mission ne fut pas lourde pour Moulay Hafid Elalamy. A quelques mois du lancement de sa vision sectorielle, le ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique a promu devant un large parterre américain les dispositions de sa feuille de route axée sur la mise en place d'écosystèmes performants. M. Elalamy a invité donc la communauté américaine des affaires à tirer profit de la dynamique de développement et de transformation économique en Afrique. L'émergence du Maroc dans ce sens a été l'objet d'une table ronde organisée par l'Atlantic Council où toute une étude a été dédiée au Maroc en tant que portail pour le développement des affaires en Afrique. «Le Maroc, 2ème investisseur dans le continent avec 2 milliards de dollars, est un pays africain à part entière qui a fait le choix depuis plusieurs années de la promotion d'un véritable co-développement Sud-Sud sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI», a mis en relief Moulay Hafid Elalamy. La prospection n'a pas tardé à démarrer pour le ministre de l'industrie. Après avoir mis l'accent sur des secteurs à forte valeur ajoutée, Moulay Hafid Elalamy a aussitôt entamé des réunions de travail avec des responsables de grands groupes, notamment dans le secteur aéronautique et financier. Principal argumentaire à l'appui : la stabilité financière du Maroc. «Le Maroc, qui a su préserver en permanence ses fondamentaux macroéconomiques, dispose d'un secteur financier solide», a indiqué M. le ministre. Cette stabilité est illustrée par la solidité de la place financière qui est actuellement désignée des plus importantes du continent et dont l'investissement dynamise la croissance du continent. Lors de ses entrevues, Moulay Hafid Elalamy a confirmé le vif intérêt du Maroc à accueillir des opérateurs américains dans un cadre favorisant la création de valeur et le transfert technologique. Autres secteurs ayant été défendus par le ministre de l'industrie, on énumère : l'électronique, l'automobile, les infrastructures, l'éducation et les énergies renouvelables. Par ailleurs, M. Elalamy a eu des discussions avec Catherine Novelli, sous-secrétaire d'Etat à la croissance économique, à l'énergie et à l'environnement. A l'ordre de la rencontre : le développement des relations économiques et la bonne exploitation de l'Accord de libre-échange en vigueur entre le Maroc et les Etats-Unis. Pour rappel, la participation du Maroc au sommet américo-africain confirme le positionnement du Royaume en tant que trait d'union entre les deux continents. L'engagement du Maroc en vue de développer les relations Sud-Sud a également été relaté lors de ce sommet. «Fini le temps d'un continent où l'on venait pour puiser les ressources naturelles. Les politiques publiques ont été mises en place pour asseoir des industries de transformation visant la valorisation des matières premières», soutient dans ce sens Mohammed El Kettani, président du Groupe Attijariwafa bank. Etant présent dans un grand nombre de pays africains, M. El Kettani a misé sur la création de l'investissement et de l'emploi afin d'assurer la transition économique du continent. Un défi qui reste tributaire de la mobilisation de l'ensemble des opérateurs africains soient-ils ou américains.